Michel Nicolas Président de l’association des Amis du musée des Beaux-Arts de Lyon, Alain Vollerin commissaire de l’exposition, Jean-Jacques Renaud, architecte, président de la Fondation Renaud, Jean-Luc Duflot, directeur régional de LCL, et Pascal Pétris, directeur des agences de Lyon LCL Photos © DR
Par Alain Vollerin
Tony Garnier, un des pères de l’architecture moderne, auquel il est encore nécessaire de rendre hommage…
La vie de Tony Garnier commence dans un milieu modeste au 17 de la rue Rivet dans le quartier de la Croix-Rousse. Il vit dans un contexte où l’humilité est la règle. Né en 1869, quelques décennies après les révoltes des Canuts, dont la charge émotionnelle nourrit encore les esprits, il concevra très tôt une vision humaniste du monde qui portera tous ses projets et particulièrement celui de sa Cité Industrielle. Victor Augagneur l’appellera à son retour de la Villa Médicis pour lui confier les futurs grands travaux qui modifieront l’urbanisme lyonnais : les Abattoirs de la Mouche, l’Hôpital Grange-Blanche et le Stade de Gerland. Tony Garnier, qui acceptera de recevoir Le Corbusier est alors honoré de tous côtés. Il forme avec Edouard Herriot, sénateur-maire de Lyon depuis 1906, un tandem qui paraît inséparable. Les éditions Mémoire des Arts ont publié en décembre 2011, un ouvrage intitulé « Tony Garnier et Lyon, aux origines de la Modernité », qui pose la question de ce désintérêt dissimulé d’Herriot pour la production de Tony Garnier, qui verra plusieurs de ses projets refusés, constituant à jamais des rendez-vous manqués : la Bourse du Travail, le Parc de Parilly, l’Ecole des Beaux-Arts, etc… Au milieu des années 30, terrassé par ses nombreuses désillusions, Tony Garnier quittera sa remarquable villa de Saint-Rambert pour s’installer rue de la République et finalement se réfugier dans sa maison de La Bédoule près de Marseille, laissant à la fidélité de son principal collaborateur Louis Thomas, le soin de clore les activités de l’atelier. Encore habité par la nécessité de peindre, Tony Garnier se spécialisera dans la production d’aquarelles sur le thème de la rencontre entre de luxuriants feuillages et les eaux primordiales. Neurasthénique, il s’éteindra en 1948. Son corps sera transporté à Lyon où il repose au cimetière de la Croix-Rousse. Un comité sera constitué par ses élèves et disciples, parmi lesquels figurait Pierre Renaud architecte, père et frère de Jean-Jacques Renaud. Débuté dans un idéalisme qui permettait à Tony Garnier de penser qu’il changerait l’univers par ses dessins d’architecte, son destin s’acheva dans une sorte de célébration de la mort, la sienne et celle de tous les autres comme en témoigne son projet de cimetière universel dans le Massif Central. L’exposition est constituée d’un grand nombre de planches et de divers documents : aquarelles, gouaches, fusains, encres, pastels, dont les célèbres relevés romains, constituant le projet de Tusculum qui lui permit de triompher de ses détracteurs pendant son séjour à la Villa Médicis. L’ensemble est prêté par la Fondation Renaud.
Jusqu’au 12 octobre 2012 LCL 18 rue de la République – Lyon 2e. 1er étage. Du lundi au vendredi 9h-17h30.
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