Par Alain Vollerin
Il s'agit d'une rétrospective d'un artiste d'origine polonaise, né à Tarnow, en 1929. Autodidacte, il a suivi les cours du soir de l'Académie des Beaux-arts de Lyon, pendant deux ans. En 1979, il enseigna à l'Ecole des Beaux-arts. Il fut défendu très tôt par René Deroudille, seul critique pour les arts plastiques, digne de ce terme, à Lyon dans la seconde partie du XXe.
Celui-ci, souhaitant comme à Paris défendre des artistes abstraits, suscitait des vocations. Il entraîna Evaristo sur cette voie où, il se sentit mal à l'aise. Comme, on le comprend. Mais l'influence de René Deroudille était immense. Ciesla voulait avancer. Il toucha à tout. Tous les thèmes, et toutes les techniques. La meilleure partie de sa production apparaît après sa rencontre, et la complicité qui naîtra, avec sa femme Paulette. Comme le dit dans le catalogue (16€ seulement), Jean-Jacques Lerrant, le journaliste en retraite du progrès. Je tiens à souligner la haute qualité de l'inspiration de Paulette Ciesla. Difficile de faire œuvre à l'ombre d'un grand arbre. On voit pourtant ici, une de ses envoûtantes sculptures tissées qui évoque pour moi un immense papillon noir, et j'entends bruisser ses ailes dans la nuit de Morestel. Oui, Paulette Ciesla est un très grand artiste. Sculptures, dessins, peintures, textiles sont ici très bien présentés dans une scénographie voulue par l'artiste, et intitulée "comme on boit aux fontaines". Il y a dans cette œuvre beaucoup de volonté de bien faire dans un retard permanent par rapport à l'évolution de l'Histoire, et parfois une absence comme dans certaines compositions abstraites. Ciesla est un brave homme, on ne peut nier son désir de faire bien, de dire juste. Il ne s'agit là que de mon humble avis. Je recommande d'autant plus la visite de cet hommage que vous verrez aussi d'admirables toiles de Ravier. L'équipe très unie (Nathalie Lebrun, Marie-Thérèse Genevoix, Monique Ruch, Nicole Perroto, Jean-Claude Gauthier, etc) assemblée autour du président le Dr Bernard Deviller accomplit un travail remarquable. Au début, lorsque André Mure trouva l'argent nécessaire au lancement du projet de rénovation de la Maison Ravier, il y avait très peu d'œuvres de cet ami de Corot et de d'Aubigny que le Musée des Beaux-arts honora en1996, après que Mariella Bracchi et l'Amra l'aient fait magistralement, en 1995. L'association est très préoccupée par l'achat d'huiles ou de dessins pour compléter un prêt et quelques dons. Offrez des Ravier, pour qu'ils retrouvent le charme de leur maison originelle. Le maire, Christian Rival, soutient d'un effort constant les initiatives de ce lieu rigoureusement administré. Des travaux importants furent réalisés. Les éclairages très efficaces installés. On a conçu ici d'inoubliables événements en souvenir de : Pierre Pelloux, Henri Vieilly, Antoine Chartres, Louis Carrand, René Chancrin, Edouard d'Apvril, Jeanne Bardey, Jim Léon, Madeleine Lambert, etc. N'oublions pas la fantastique exposition Turner. La Maison Ravier est désormais un outil culturel respectable, efficace qui attend votre passage. Venez en famille, on mange bien dans la région. La prochaine exposition à partir du 21 juin permettra aux amateurs de peinture de découvrir en profondeur l'œuvre de Victor Charreton, grâce aux prêts du musée éponyme et voisin, et à ceux de nombreux collectionneurs, membres parfois de l'Association des Amis de la Maison Ravier. Renseignez-vous, et adhérez.
Jusqu'au 7 juin 2009
Maison Ravier – Morestel
302, rue Ravier (vieille ville)
04 74 80 06 80
Tous les jours sauf mardi
14h30 – 18h 30
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