Par Alain Vollerin
La Ville de Lyon brutalise les salons. Elle leur impose des horaires sévères. Pour l'Hivernal, un vernissage un mercredi. Forcément, on est dans le handicap. La fête pour les salons, et il s'agit d'une tradition, c'est le samedi. Cette attitude est-elle volontaire ?
Doit-on voir là une volonté de nuire ? L'adjoint à la Culture ne daigne pas remplir sa mission. L'Hivernal ne le concerne pas. Il préfère les mondanités, les grandes occasions. D'ailleurs, comment se nomme cet adjoint à la Culture ? On ne le voit jamais. J'ai oublié son nom. L'invité d'honneur est Daniel Gélis, amateur de profonds glacis et de la couleur bleue. On peut apprécier un grand format (195 x 114) intitulé « le Sommeil » où l'on voit une femme lovée sur des draperies, peut-être en lévitation, et plongée dans la rêverie. Lara Rolland nous étonne encore. De ses deux envois, son évocation de la sublime porte dans la lumière divine est une pure merveille. Vous méritez tout notre respect, madame la présidente. Gilbert Abric recherche la difficulté pour la vaincre en décrivant les serres du parc de la tête d'Or et leurs ombres entrelacées. Macha Belsky est moins solennelle dans la description de ses villages et églises russes. Francis Berger peint des objets pour nous interdire de les reconnaître. Françoise Blanc-Dupasquier étudie le corps féminin dans un songe. Guy Béraud est un témoin, l'observateur d'un univers crucifié. Nos compliments à Michel Bonnefoy pour ses poteries tout en retenue. Michèle Caussin-Bellon confond l'ours blanc et l'éléphant. Son ours polaire a mal à la patte. Une grosse déformation. Je ne suis pas médecin. Une question de proportion. C'est un métier. Il s'apprend. Geneviève Cornu vient de publier " l'Art n'est pas un langage " chez l'Harmattan. Pourtant, sa peinture semble porter un message. Christine Durand, France Pascale, Jacqueline Lassibille, Ségolène Mandy, Cécile Windeck ont choisi la voie de l'Abstraction, une mission exigeante. Muneki Suzuki est un véritable tenant de l'art géométrique. Il pourrait exposer à Paris chez Lahumière ou chez Denise René.
Belle sélection de la part du jury du Salon. Catherine Lesaffre est encore à l'orée de son expérience. Elle a trouvé son langage pictural peuplé d'arbres sinueux formant parfois des forêts, d'oiseaux, de petits mammifères. L'avenir lui appartient. Sachez voir au-delà de l'apparent. Parmi les abstraits de cet Hivernal, Danielle Simide a retenu mon attention. Maxime Signaire a fait un envoi remarquable d'un graphisme un peu japonais pour dire le paysage enneigé du côté de Dullin (Savoie). Jean-Pierre Eygonnet, bien installé dans la ligne tracée par le génial Jean Atlan, persévère justement dans cette ligne idéale. Chantal Hayette est une belle nature. Elle cherche. Elle essaie, toujours avec générosité, cette fois dans une Nostalgie de l'Eden. Jean-Jacques Rinck est en peinture, un être facétieux, mais bien élevé et reconnaissant. Il rend hommage au drapeau des Philippines, dont il est le Consul. Michel Roger est un bon technicien en dessin comme en peinture. On peut trouver du charme dans les œuvres de Daniel Peray. Yvette Nadau nous fait penser à Lorjou. Annick Morize décrit un univers intérieur qui lui devient spécifique, un peu comme le faisait Marie-Thérèse Bourrat dans les années soixante. Regardez avec soin les dessins de Francisco Iborra. Jeanie Petit revisite avec bonheur le vieux quartier Saint-Jean et ses toits. Jean Meunier-Curtinet détient désormais une manière, une signature, un style. Claude Martinet dont nous apprécions les manèges pour enfants, doit gagner encore en liberté, lorsqu'elle décrit le monde complexe des grandes brasseries. L'événement de ce salon était sans contestation possible la série de deux toiles d'André Llamas, indéniable maître du trait et de la lumière en peinture. Sur le thème des femmes voilées, il exerce avec sensibilité son indiscutable talent. Il fallait être bien injuste pour se sentir agressé par cet excellent exercice pictural.
Jusqu'au 5 février 2010
L'Hivernal de Lyon – 54e Salon d'Hiver
Palais Municipal – 20 quai de Bondy – Lyon 5e
Tous les jours de 14h30 à 18h30
Dimanche de 10h à 13h et de 14h30 à 18h30
www.lhivernaldelyon.fr
Merci Alain pour votre article dans Lyon People, il m’encourage à poursuivre, et à continuer à soutenir l’Hivernal. Bises à Paule et à vous. Lara
Alain, merci pour tes critiques positives et pertinentes qui ont touché tous les artistes de l’hivernal. L’intérêt que tu portes au salon lyonnais nous conforte dans notre mission qui est avant tout de promouvoir l’avenir des peintres. Tu demeures le seul critique lyonnais à démontrer que la peinture a encore de beaux jours devant elle. Amicalement. Daniel
Sur la phrase : « Michèle Caussin-Bellon confond l’ours blanc et l’éléphant. Son ours polaire a mal à la patte. Une grosse déformation. Je ne suis pas médecin. Une question de proportion. C’est un métier. Il s’apprend. » Décidémment notre journaleux devrait changer de lunettes ou de métier, ou se mettre en arrêt pathologique car il doit faire un complexe de l »‘élephantesque » à force de se regarder dans une glace. Comme je suis dans la presse satirique il ne m’en voudra surtout pas que je m’attaque à son physique vu que c’est ce qu’il fait habituellement avec certaines personnes…
Effectivement vous n’etes pas medecin ,mais vous n’etes pas plus un journaliste d’art. J’ai pu visiter ce salon et bien les seules toiles interessantes et de qualité étaient du peintre que vous critiquez.Et heureusement qu’il y avait cet » ours » pour relever le niveau de cette exposition.Vos commentaires sont toujours aussi nuls et sans interets et nuisent à la peinture et à l’art lyonnais cela n’a d’ailleurs que trés peu d’importance vu le petit nombre de vos lecteurs