Par Eva Bourgin
Depuis le 11 février, la Sucrière accueille l’exposition « Ceci n’est pas un corps ». Au gré d’une quarantaine d’œuvres, les visiteurs s’immergent dans l’univers de l’hyperréalisme… Une expérience captivante et bouleversante.
Après avoir couvert la bonne étoile de Saint Exupéry pendant 10 mois, la Sucrière dévoile une nouvelle immersion autour d’un courant artistique, l’hyperréalisme. Ouverte au public jusqu’au 6 juin, l’exposition « Ceci n’est pas un corps » délivre des sculptures créées par des artistes passionnés internationaux.
« Derrière chaque œuvre, il y a une histoire personnelle que l’on peut retrouver avec un QR code. Chaque artiste s’est inspiré de sa vie, d’une peinture ou d’une photographie », ajoute Benoît Remiche, fondateur du groupe Tempora. Créée en 1998, la société lyonnaise s’est imposée dans le paysage culturel européen au travers de 100 projets majeurs et immersifs. Depuis mai 2021, l’entreprise collabore avec l’un des symboles de la culture française, le musée Maillol, coproducteur de la nouvelle exposition.
« En septembre, l’établissement accueillera Ceci n’est pas un corps. Elle sera présentée différemment », précise le président du musée Maillol, Olivier Lorquin. Pour le moment, celle établie à Lyon offre la possibilité de marcher sur la ligne de l’impossible. Ainsi, un miroir se forme entre l’œuvre et son observateur.
Six formes d’hyperréalisme présentées lors de la visite
Dès les premières secondes, les œuvres bousculent, celles-ci paraissent presque réelles à l’œil nu. « Ici vous avez des personnes ordinaires créées dans les années 60, ce sont les répliques humaines », précise François Henrard, directeur des projets Tempora.
Bouleversé par cette première approche, le public se retrouve ensuite face à des monochromes, dévoilant uniquement les contours et les formes. La 3e partie présente, quant à elle, une tout autre vision de l’hyperréalisme, des morceaux de torses aux détails pointus. « C’est comme si l’artiste avait créé une sensation figée. Ici, c’est une nageuse qui sort tout juste de l’eau » ajoute-t-il.
Les jeux de taille viennent par la suite compléter l’effet de surprise. Un bébé géant créé par l’artiste Ron Mueck perturbe celui qui le contemple, à l’instar de la sculpture de Sam Jinks. Face à cette froideur, les visiteurs s’immergent ensuite dans les réalités difformes où les corps sont perturbés par la souffrance d’une vie.
Les frontières mouvantes concluent la visite et mettent en lumière l’influence des outils numériques sur la société. L’œuvre de Daniel Glaser et Magdalena Lunz mêle projection et sculpture, mettant en scène un collectionneur au téléphone sur son fauteuil roulant. L’ultime confrontation… où l’irréel rattrape la réalité le temps d’une observation. Finalement, qu’est-ce qui différencie l’art des êtres humains ?
Exposition « Ceci n’est pas un corps »
Du 11 février au 6 juin 2022 de 10h à 17h
De 7 à 15 euros (gratuit pour les moins de 6 ans)
49-50, quai Rambaud – Lyon 2
> Plus d’infos sur : https://www.lasucriere-lyon.com/hyperrealisme
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