Texte : Morgan Couturier – Depuis quelques jours, le centre commercial de la Part-Dieu se drape d’œuvres d’art, censées ouvrir le monde de l’art et de la culture à un public plus étendu. Une expérience surprenante, vouée à durer dans le temps et à offrir aux artistes, un terrain d’exposition considérable.
Il y eut l’arbre, qui cache la forêt. Et voilà un tableau prêt à être revisitée, pour afficher un message plus profond. Un art à part entière, pour ce que les érudits appellent « le langage des sensations ». La première étant que l’on ne pourra reprocher au centre commercial Westfield La Part-Dieu de ne pas appuyer cette sensation. Depuis quelques jours, celui-ci se charge en effet de dissimuler certaines de ses boutiques derrière d’imposantes créations. Des sculptures de 7 mètres de hauteur, signées de l’artiste David Posth-Kohler, dont l’esthétique habille les allées plus qu’elles ne les cachent.
À chacun son dessin, la finalité reste la même, à savoir une ambition nouvelle d’apporter un brin de culture, des « expériences surprenantes, émotionnelles et originales », à un site historiquement consacré au chalandage. « Nous recevons plus de 100 000 personnes par jour. C’est important pour nous d’ouvrir la culture à tout le monde », justifia ainsi Jean-Philippe Pelou-Daniel, le directeur du centre Westfield La Part-Dieu, conquis par l’osmose dessinée entre ces sculptures, les fresques colorées de Séverine Dietrich à même les escalators et les boutiques aux alentours.
Un programme artistique établi sur « le long terme »
Et qu’importe si certaines enseignes de lingerie peuvent parfois enrober les œuvres concernées, certains y voient déjà « une mise à nu de l’âme artistique ». Avec succès, tant le temps passant, la curiosité se fit sentir et l’intérêt plus prononcé. « On veut montrer des jeunes artistes en démarrage et des artistes plus confirmés », évoquèrent ainsi les différents protagonistes. Avec pour volonté finale, l’idée d’étendre ces expositions à plusieurs mois (six, dans le cadre des sculptures de David Posth-Kohler, ndlr).
À plusieurs années aussi, alors que le centre commercial et le Musée d’Art contemporain de Lyon semblent s’être engagés sur le long terme. Solde ou pas, l’accès à la culture n’a désormais plus de prix. À chacun d’en définir la beauté.
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