Texte : Eva Bourgin. Le musée gallo-romain accueille l’Égypte au cœur d’une exposition unique. Des carrières d’Hatnoub aux grandes pyramides, les visiteurs partent à l’aventure pour comprendre la construction de ces trésors.
Dans le cadre du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, l’exposition dévoile les coulisses de l’exploration archéologique des carrières d’Hatnoub, célèbres pour leur albâtre. « Ce n’est pas une présentation sur l’Égypte où l’on retrouve des sarcophages ou des momies. L’objectif est de retracer cette mission franco-anglaise », précise un membre du musée.
Créée en 2012, la mission est menée par Yannis Gourdon, maître de conférences à l’université Lumière Lyon II et professeur à l’université de Liverpool. Le but de cette démarche, déchiffrer et étudier le fonctionnement d’une carrière d’extraction d’albâtre dans le désert. Trois ans plus tard, celle-ci démontre la présence d’un dispositif permettant de tracter des blocs d’albâtre en dehors de la carrière. Un système de halage qui pourrait répondre à certaines questions sur la construction des grandes pyramides.
Une exposition déclinée en 6 séquences
« Pour se rendre à Hatnoub, il faut environ 40 minutes de pick-up depuis la ville d’Amarna. (…) Nous longeons la route antique sur laquelle les ouvriers de la carrière glissaient les traîneaux débordant d’albâtre pour les acheminer jusqu’aux rives du Nil où les blocs étaient ensuite transportés par bateau », indique Jérôme Fage, responsable de secteur de la mission archéologie d’Hatnoub et commissaire de l’exposition.
Grâce à cette quête archéologique, 120 nouvelles inscriptions ont été mises à jour afin de comprendre le halage des blocs. Des découvertes exceptionnelles qui projettent les visiteurs jusqu’aux chantiers de construction des pyramides. Ainsi, le public va être bercé entre le cheminement de cette découverte et les divers objets dont le vase canope simple en albâtre, fabriqué par le tailleur de pierre Olivier Lavigne.
Accueilli par le musée au mois d’avril, ce dernier a ainsi pu expérimenter la fabrication de cette pièce selon les techniques ancestrales des Égyptiens. « Le niveau technologique est quand même incroyable : il y a un réel savoir-faire que l’on a perdu. Le retrouver, c’est retourner en apprentissage. On ne peut que rester admiratif du travail produit par les anciens », conclut-il.
Du 17 juin au 6 novembre 2022
Musée gallo-romain
69 Saint-Romain-en-Gal
> Plus d’infos sur : https://musee-site.rhone.fr/expositions-temporaires
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