Texte : Bernard Gouttenoire – Voilà le travail absolument colossal contemporain de celui qui se fait appeler (dans la famille du street art) le croix-roussien « Big Ben ».
Il a investi la galerie Noésis Art Gallery, sise le long du Sofitel. Avec l’étonnante complicité de son Curator, Lucie Braconnier, la fille du célèbre peintre lyonnais Stéphane Braconnier qui était le peintre majeur de la galerie suisse Alice Pauli (Elle exposait à Lausanne, Balthus, Julius Bissier, Vieira de Silva, et le peintre inventeur de loutrenoire Pierre Soulages et tant d’autres connus mondialement). Le décor est enfin planté. Poussons la porte de cette caverne d’Ali Baba lyonnaise.
Big Ben retient le souffle de sa création, en insufflant par petites touches les tonalités délicates de son expression moderne. C’est comme un langage magique. Ainsi, quand il propose le portrait très connu du milliardaire Elon Musk, (l’homme à l’oiseau bleu), il ne peut qu’affubler son veston, d’une « fiante » magistrale qui l’entache à jamais, malgré son pognon étalé… Il y a des choses auxquelles on ne peut échapper, malgré son statut. L’artiste appuie là où ça fait mal. Doublement.
Ailleurs, c’est un portrait à charge de Vladimir Poutine, autre grand prédateur de l’humain. Ogre assoiffé de sang qui venge sa hargne sur une pauvre colombe innocente.
Heureusement, il existe dans la vie des hommes ceux qui passent leurs temps à « se souvenirs des belles choses », c’est le cas du peintre Pierre Bonnard (1897-1947) qu’il peint une bombe de peinture en mains. Pour le 100ème anniversaire de sa naissance, la Ville du Cannet a commandé au peintre un portait résolument moderne du « nabi japonard ». Il faut dire que Bonnard était ouvert à toute sortes de fantaisies et pleine de rebondissements inattendus (avec les femmes qu’il a aimées). Jusqu’au drame irrévocable.
Plus loin, ce sont des images de vie, Big Ben en vient à convoquer ses sentiments dessus la toile. Il brosse -tour à tour- « la Joc’onde » dans une relecture « au selfie », et une « Vénus » de Botticelli « aux angelots » à sa sauce. Et puis, il y a cet exercice d’acrobatie des sentiments dans un baiser de l’ombre (pour célébrer la fidélité de ses propres parents).
Plus tard, il s’attarde sur deux comédiens qu’il affectionne, puisqu’il donne aux portraits de Gérard Depardieu, endormi, toutes les beautés de ses rondeurs et de ses épaisseurs. Et à Buster Keaton l’hommage qu’il lui doit, en grand fan de ses facéties, de clown triste.
C’est de pirouette en pirouette, une belle et grande exposition voulue par Lucie Braconnier dans la splendeur de sa beauté.
BIG BEN Street View
En partenariat avec Partage
Du 11 juillet au 15 septembre 2023
Noésis Art Gallery (Sofitel)
47, rue Sala – Lyon 2
Ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h
dommage que l’on puisse pas voir cette exposition. cest noté ouvert les après midi mais cela fait 2 fois que je viens et que c’est fermé.
si c’est sur rdv uniquement cela serait bien de la préciser !