Par Alain Vollerin

Rafraîchissant en cette rare journée chaude de cet été pluvieux et froid. Ancien assistant de Jean Tinguely et de Daniel Spoerri lui-même disciple du précédent, Olivier Mosset né à Berne en 1944, qui fonda le groupe B.M.P.T. (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni) dans les années soixante, est réinvité par Thierry Raspail qui apprécie tout à la fois l’œuvre engagée de ce pionnier du Minimalisme et le caractère ouvert mais exigeant du personnage.

Pour tout cela, il y a une vraie complicité entre Thierry Raspail, tout à la fois directeur de la Biennale d’Art contemporain et conservateur du Mac. J’avais rencontré Olivier Mosset pendant la 7e Biennale. Seul, comme abandonné dans les vastes couloirs encore vides de la Sucrière, il peignait de grandes toiles avec des bandes transversales noires et jaunes. Cette année, il me confia que mécontent du résultat, il avait alors refait le travail à l’école des beaux-arts pour s’apercevoir qu’il avait obtenu le même résultat. Je vous disais qu’Olivier Mosset offrait les glaçons. Sont-ce des iglous ? Ces architectures de glace pourraient-être en verre. Mais non, ce sont des blocs assemblés qui forment cinq pyramides posées sur le plancher des vastes salles du musée. Des Toblérones. Olivier Mosset pose la question du temps. Du réel, de l’apparence, de la présence, de la disparition donc de l’absence. Une pièce identique accueille les visiteurs côté parc de la Tête d’or. Olivier Mosset présente aussi des peintures. Volontairement, son nom ne figure pas. Seul le titre des œuvres : Caprice, Escort, Estate, Skylark, Carré bleu, sur fond blanc, A Step Blackwards. Elles furent acquises par le Mac lors de la première grande rétrospective dédiée à Olivier Mosset en 1986, mais elles ne constituaient pas la totalité de la présentation.

Trisha Browm est née dans la ville d’Aberdeen, le 25 novembre 1936. Admiratrice de Robert Rauschenberg, devenue chorégraphe et plasticienne, elle obtiendra sa participation dans plusieurs de ses chorégraphies. Cet événement est proposé dans le cadre de la Biennale de la Danse et avec le concours du Walker Art Center de Minneapolis. Un catalogue est disponible en langue anglaise. Vous verrez des dessins, des dispositifs visuels, des œuvres sonores. Nous l’avons vu avec beaucoup de facilité esquisser des mouvements pour les journalistes présents. En 1970, quittant le Judson Dance Theater où elle avait débuté, Trisha Brown constitua une compagnie d’une dizaine de danseurs pour réaliser 90 créations présentés dans le monde entier.

Le Mac détient 16 œuvres de Bruce Nauman, une figure majeure de l’Art Minimal qui figure dans les préoccupations constantes de Thierry Raspail depuis les premières initiatives de 1984. Le visiteur est accueilli par des images qu’il reconnaîtra puisqu’elles font partie de l’identité du Mac de Lyon. Elles sont nourries de l’influence de danseur comme Merce Cunningham ou de musicien comme John Cage. A partir du 1er Octobre et jusqu’au 24 octobre, avec Infantization, le Mac vous présentera les travaux d’une vingtaine de jeunes artistes chinois proposant des photos, des animations, des vidéos, des graffitis et des projections digitales : Bu Hua, Chen Yun, Dai Mouyu, Hui Xin, Hu Zi, Liao Man, Li Meng, Liu Danielle, etc. Le 16 Octobre débutera un hommage à Georges Adilon qui finira le 15 Janvier. Un film, une table ronde, quatre expositions, des visites commentées, une rencontre professionnelle pour saluer l’itinéraire du peintre et de l’architecte.

Musée d’Art Contemporain

Cité Internationale

81, quai Charles de Gaulle – Lyon 6^ème

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