Par Alain Vollerin
Organisée par la Sauce Singulière. C'est tout dire, la tambouille. Jamais, on ne vit plus de copieurs, de suiveurs sans scrupule au mètre carré. Et la Ville, sous la houlette de Gérard Collomb, finance avec les deniers publics, cette fructifiante machine à normer. La sauce ne prend pas. Elle est fade oui, insipide.
Micheline Mazerot, ex. Poisson d'Or se prend pour un gourou. Elle oublie que lorsqu'elle présentait des expositions de singuliers, l'histoire était écrite depuis plus de trente ans par Jean Dubuffet (cave des éditions Gallimard – 1947) avec le soutien de Michel Ragon. Ce qui était sublime dans Poisson d'Or, c'était le lieu que nous avons vu fermer avec regrets. Soyons modestes. Hélas, nos pilleurs encouragés par de mauvais guides se multiplient sans être capables de générer la moindre originalité : Jean Branciard, Joël Crespin, Marine d'Olivo, Véronique Dominici, Bertrand Lacy, Odile Mandrette, Louis Molle, Stéphanie Sautenet, Anne-Catherine Muller, Nathalie Rak, Michèle Noseda, Laurent Sawadogo-Passamssou, Marie-Françoise Valais, France Gignoux, Guy Lehmann, Régina Lemoigne, Jean-François Rieux, Loren, Claire Chamoro, etc, sont des fabricants, des bricolos du plagiat qui espèrent faire carrière, alors que tout est joué dans cet univers, écrit depuis des décennies. Un peu de Miguel Hernandez, de Joël Négri, de François Montchâtre, de Miguel Amate, de Reinaldo Eckenberger, de Suzanne Le Carré Gallimard, de Mario Chichorro, de Scottie Wilson, d'Augustin Lesage, de Lena Vandrey, de Pascal Verbena, etc.
Ces pillards feuillettent le catalogue du Musée de l'Art brut ou celui de la Fabuloserie, et comme les surréalistes, ils laissent tourner les pages, puis arrêtent leur choix en pointant un doigt crochu à l'aveugle où plutôt au borgne, car ils voient encore d'un œil torve pour singer leurs malheureux inspirateurs. C'est lamentable ! Honte aux donneurs de leçons avec l'argent des électeurs que sont Jean-Jack Queyranne, Gérard Collomb, Jean-Michel Daclin, Georges Képénékian (qui ne connaît toujours rien à l'art), Yvon Deschamps, Jean-Pierre Flaconnèche, etc. Ces enfonceurs de portes ouvertes sont de médiocres gestionnaires. Cette forme d'art est superfétatoire. On en voit partout. Je suis certain que votre vieille tante en fait avec votre cousin sur des coussins fournis par la Mairie, le Grand Lyon ou la Région, comme on faisait dans le temps du point de croix. J'ai croisé l'ami Favrène, peintre et vociférateur éclairé, qui me disait : " Hors les Normes ? Mais ça n'veut plus rien dire. Puisqu'il n'y a plus d'art officiel !… Tout le monde est hors les normes ! " A Lyon, on est con (sensuel) depuis le Zizi Pradel, et maintenant, le Gégé Collomb. Mais, il ne faudrait pas nous prendre pour des cons. Nous sauverons de ce marasme la regrettée Chaïbia, révélée par Cérès Franco, et Jacky Chevasson qui effectua une prestation de qualité tout en restant fidèle à lui-même. Un coup de cœur de notre part pour les œuvres de Charlotte Rondard-Jourdan, et pour Eric Martin, tenant de l'Art Brut qu'il est possible de rencontrer sur le marché de la Création. En sortant de cette piscine, on n'a pas envie de se mouiller, mais de se protéger, de se dorloter, de lutter contre l'envie de "rendre " comme on dit à Lyon.
3e Biennale Internationale d'Art Hors les Normes
Jusqu'au 18 octobre 2009
Piscine du Rhône- Quai Claude Bernard – Lyon 7
www.horslesnormeslyon.over-blog.com
0 commentaires