Par Alain Vollerin
Yankel est tombé dans un pot de peinture dès sa naissance, c'est dire, s'il en est imprégné, si elle constitue toute sa vie.
Son père, Michel Kikoïne vivait à la Ruche, territoire de survie pour les artistes souvent venus des pays de l'Est, qui participèrent dans des conditions implacables de dénuement à la renaissance de la Modernité après les révolutions Nabis et Fauves. L'œuvre de Yankel oscille entre peinture et constructions naïves ou brutes. Yankel est un être à double personnalité, et même plus, triple ou quadruple. Naïf, je ne crois pas. Il est trop intelligent, trop amateur de mots, de langages, d'échanges. Yankel est disert. Il parle. Rencontrez-le, vous l'apprécierez. Il est délicat et poli à l'ancienne. Comme on ne l'est plus dans cette époque brutale où les humains se bousculent pour franchir les portillons de l'argent, de la gloire ou du pouvoir. Yankel est parfois un assembleur d'objets oubliés dont il autorise la résurrection dans l'insolite. Vous pouvez voir certaines de ses œuvres au Musée d'art naïf de Noyers-sur-Serein. Yankel fut professeur à l'Ecole des beaux-arts de Paris après les révoltes de 1968, lorsque par esprit d'ouverture on nomma Jean Bertholle, Etienne-Martin qui s'avérèrent tous des enseignants estimés de leurs élèves. Yankel se souvient aussi de César et d'Olivier Debré, notre ami, parti trop tôt. Dans l'exposition actuelle, organisée par la clairvoyante Cécile Darmon, j'ai beaucoup apprécié un hommage à Jean-Paul Sartre que Yankel a connu à Gao au Mali, lorsqu'il se destinait à la géologie. Les rendez-vous avec Yankel à la galerie des Tuiliers sont toujours des moments de vrai bonheur. En permanence, vous pouvez voir des œuvres de Bargoni, Fabienne Comte, Destarac, Lindstrom, Mosner, Vago, Wang, etc.
Jusqu'au 14 mars 2009
Galerie des Tuiliers
33, rue des Tuiliers-Lyon 8e
04 72 78 18 68 – contact@galeriedestuiliers.com
0 commentaires