Photo DR
Par Jean-Alain Fontlupt
Le chef d’œuvre de W. Griffith ne pouvait pas être plus judicieusement programmé qu’en ces temps de tolérance minimum.
Rappel indispensable du bégaiement de l’Histoire et de la récurrence de «l’inhumanité de l’homme envers l’homme durant les deux mille cinq cents dernières années», monument du patrimoine cinématographique mondial, ce film fleuve revient sur quatre exemples historiques d’intolérance : la destruction du Royaume de Babylone, la trahison de Jésus et sa douloureuse Passion, le massacre à Paris des protestants à la Saint-Barthélemy, la lutte dans l’Amérique moderne entre le capital et le monde du travail. Film muet réalisé en 1916 par Griffith pour couper court aux accusations de racisme lancées contre lui après la sortie de «Naissance d’une Nation», «Intolérance» fascine par l’ampleur du propos, la démesure des décors, son prestigieux casting (Lilian Gish, Eric von Stroheim…), l’audace et la modernité de la réalisation et du montage (images parallèles, intégration de teintes bleu, rouge, sépia…). Présenté en Ciné-concert symphonique il est accompagné en direct par l’Orchestre National de Lyon sous la direction de Carl Davis. On s’y précipite !
Auditorium, le 26 février 2015
0 commentaires