Par Christophe Magnette
Unique chœur et orchestre français entièrement professionnel fonctionnant avec des fonds privés, Les Siècles Romantiques sont incarnés depuis un quart de siècle par son directeur musical, Jean-Philippe Dubor. Une passion qui transcende les hommes. Et les siècles.
Une fois n’est pas coutume commençons par de la pédagogie : la musique romantique ? « C’est un courant qui désigne un type de musique qui prédomine en Europe jusqu’au XIXe siècle », souligne Jean-Philippe Dubor reconnu aujourd’hui comme un spécialiste incontournable du répertoire romantique (sacré, profane et lyrique). Une aura qui séduit bien au-delà du landerneau d’initiés, sa structure pouvant s’enorgueillir de supporter son budget de fonctionnement annuel (autour de 250 000 €) uniquement à partir de fonds privés ! Un modèle unique en France. « Nous n’avons pas un euro de subvention publique, renchérit notre homme qui porte trois costumes : directeur musical, chef d’orchestre et chef de chœur. Le mécénat est notre unique ressource. »
Un modèle qui fonctionne : une trentaine d’entreprises assurent 90% du budget et une trentaine de particuliers bouclent la boucle pour permettre ainsi à cet ensemble inédit de valoriser un patrimoine musical parfois injustement oublié. Un tour de force qui porte le sceau de deux hommes bien connus du paysage lyonnais. « En juin 2011, pour les vingt ans de la structure, j’ai fait la connaissance d’un homme à qui j’ai présenté notre ensemble. Sauf qu’il nous connaissait depuis le début ! Cet homme était Jean-Pierre Gagneux, directeur général de 6ème Sens Immobilier, un mélomane averti : c’est lui qui a amorcé le virage vers le mécénat et le monde économique. Il est devenu le grand mécène de l’ensemble ». Un autre patron de l’immobilier a sauvé la mise des Siècles Romantiques il y a deux ans : « Nous n’avions plus de bureaux, nulle part où aller : Pierre Nallet nous a spontanément proposé d’occuper un espace au sein de sa société, Anahome Immobilier. »
Quand le monde de l’entreprise rencontre le monde artistique
Des supports de poids qui fédèrent donc (ticket d’entrée pour devenir mécène ? 2 000 € pour une entreprise ; 500 € pour un particulier) et qui financent une formation 100% professionnelle. « Nous proposons trois à quatre productions par an et avons monté 23 créations romantiques depuis les débuts de la structure » se félicite Jean-Philippe qui présente en moyenne sur scène un ensemble de 80 musiciens (de 40 à 120 personnes selon les concerts). Une expérience inoubliable : « Cette musique parle à tout le monde ; chacun d’entre nous peut la comprendre car tout est question d’émotion, de lâcher prise. La musique romantique se vie en live, sur scène ; elle s’écoute dans un lieu, au cœur d’une ambiance, avec un décorum particulier. C’est un instant à vivre. » Des instants qui se vivent depuis quatre ans à la Chapelle de la Trinité et parmi les plus grands festivals comme à Besançon, le 13 septembre prochain (sans oublier La Chaise-Dieu, Les Nuits Musicales d’Uzès etc.). Des parenthèses enchantées qui nous laissent à penser qu’il y a encore des romantiques dans un monde de plus en plus désenchanté.
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