Les Siècles romantiques. Cœur en chœur

24 avril, 2018 | LES SPECTACLES | 0 commentaires

Par Christophe Magnette

Unique chœur et orchestre français entièrement professionnel fonctionnant avec des fonds privés, Les Siècles Romantiques sont incarnés depuis un quart de siècle par son directeur musical, Jean-Philippe Dubor. Une passion qui transcende les hommes. Et les siècles.

Une fois n’est pas coutume commençons par de la pédagogie : la musique romantique ? « C’est un courant qui désigne un type de musique qui prédomine en Europe jusqu’au XIXe siècle », souligne Jean-Philippe Dubor reconnu aujourd’hui comme un spécialiste incontournable du répertoire romantique (sacré, profane et lyrique). Une aura qui séduit bien au-delà du landerneau d’initiés, sa structure pouvant s’enorgueillir de supporter son budget de fonctionnement annuel (autour de 250 000 €) uniquement à partir de fonds privés ! Un modèle unique en France. « Nous n’avons pas un euro de subvention publique, renchérit notre homme qui porte trois costumes : directeur musical, chef d’orchestre et chef de chœur. Le mécénat est notre unique ressource. »

L’ensemble de Jean-Philippe Dubor au Festival de la Chaize Dieu – Photo Bertrand Pichene

Un modèle qui fonctionne : une trentaine d’entreprises assurent 90% du budget et une trentaine de particuliers bouclent la boucle pour permettre ainsi à cet ensemble inédit de valoriser un patrimoine musical parfois injustement oublié. Un tour de force qui porte le sceau de deux hommes bien connus du paysage lyonnais. « En juin 2011, pour les vingt ans de la structure, j’ai fait la connaissance d’un homme à qui j’ai présenté notre ensemble. Sauf qu’il nous connaissait depuis le début ! Cet homme était Jean-Pierre Gagneux, directeur général de 6ème Sens Immobilier, un mélomane averti : c’est lui qui a amorcé le virage vers le mécénat et le monde économique. Il est devenu le grand mécène de l’ensemble ». Un autre patron de l’immobilier a sauvé la mise des Siècles Romantiques il y a deux ans : « Nous n’avions plus de bureaux, nulle part où aller : Pierre Nallet nous a spontanément proposé d’occuper un espace au sein de sa société, Anahome Immobilier. »

Quand le monde de l’entreprise rencontre le monde artistique

Des supports de poids qui fédèrent donc (ticket d’entrée pour devenir mécène ? 2 000 € pour une entreprise ; 500 € pour un particulier) et qui financent une formation 100% professionnelle. « Nous proposons trois à quatre productions par an et avons monté 23 créations romantiques depuis les débuts de la structure » se félicite Jean-Philippe qui présente en moyenne sur scène un ensemble de 80 musiciens (de 40 à 120 personnes selon les concerts). Une expérience inoubliable : « Cette musique parle à tout le monde ; chacun d’entre nous peut la comprendre car tout est question d’émotion, de lâcher prise. La musique romantique se vie en live, sur scène ; elle s’écoute dans un lieu, au cœur d’une ambiance, avec un décorum particulier. C’est un instant à vivre. » Des instants qui se vivent depuis quatre ans à la Chapelle de la Trinité et parmi les plus grands festivals comme à Besançon, le 13 septembre prochain (sans oublier La Chaise-Dieu, Les Nuits Musicales d’Uzès etc.). Des parenthèses enchantées qui nous laissent à penser qu’il y a encore des romantiques dans un monde de plus en plus désenchanté.

 

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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