Par Morgan Couturier
Après avoir animé la rue Bossuet pendant le confinement et remonté le moral de son voisinage, le saxophoniste Sandy Sax souhaite aller de l’avant, en dépit des incertitudes liées au milieu de la nuit. Rencontre avant son départ pour le sud de la France.
La musique est un art à part, unique, au point de « rendre les hommes libres », louait Bob Marley au plus haut de sa gloire. Quelques années plus tard, Sandy Sax semble bien parti pour connaître la sienne, épaulé par son compagnon de toujours, ce saxophone qui, pendant tout le confinement, garantissait chaque week-end à 8h un brin de liberté à tous les confinés de la rue Bossuet (Lyon 6ème). « Ils avaient besoin d’avoir des ondes positives », soumet-il en guise de juste justification, bien que sa compagne ait, elle aussi, mérité quelques lauriers.
« C’est ma copine qui m’a poussé. Au début, je ne voulais pas jouer. Puis les gens ont tout de suite accroché. Dès le début, il y a eu un super retour, ça a créé une émulation, c’était sympa », relate-t-il. Une manière comme une autre d’apporter de la joie, aux autres comme à soi-même, en ces temps compliqués pour les animateurs de sa trempe, lesquels faute de pouvoir se produire à droite à gauche, en club ou dans les bars, ont vu les annulations se répéter comme des couplets.
« J’ai créé un lien avec les Lyonnais qui ont suivi mes vidéos pendant le confinement »
« Je le prends avec le sourire, mais c’est compliqué. Tous les booking que j’ai, sont en stand-by. L’été risque d’être compliqué. J’ai eu la chance de travailler souvent, donc pour l’instant ça va, mais il ne faut pas que ça dure éternellement », témoigne-t-il. Insatiable optimiste, le jeune trentenaire se réserve pourtant le droit de croire au chant du progrès.
Loin des balcons lyonnais, où sa musique s’est arrêtée, car « ce ne sont pas des clubs », mais avec l’envie d’aller de l’avant, de manière à s’extirper de son appartement pour rejoindre les plages ensoleillées du sud de la France. Saint-Tropez, Monaco, les spots les plus festifs sont dans l’attente de ses premières notes. À condition de pouvoir lancer les dés.
« Peut-être qu’on va évoluer vers une nouvelle façon de travailler »
« J’ai conscience que pour les clubs, ça va prendre du temps. On va trouver une solution, un juste milieu », veut-il croire. Dans le cas contraire, Sandy Sax se dit prêt à faire des live payants ou la tournée des plus belles terrasses lyonnaises. Reste que la passion, perceptible à chaque élocution, demeure inchangée, comme un virus que l’intéressé ne veut chasser.
Pour preuve, en guise d’hypothétique départ, le musicien lyonnais se réserve deux derniers plaisirs. Un concert sur son balcon, le soir de la fête de la musique et un second sur l’un des plus beaux spots de la capitale des Gaules. Sans attroupement et sans problème. Juste pour ce plaisir simple qu’est la musique. Encore et toujours. « Christian Têtedoie m’a sollicité. On a ce lieu en tête et deux trois autres lieux potentiellement cools pour un live courant juin. L’idée, ce n’est pas d’en faire un club à ciel ouvert ». Le projet veut plutôt éclaircir ce dernier. Une sorte de Rédemption Song à la… Bob Marley.
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