Texte : Morgan Couturier – Du haut de ses 26 ans, le magicien lyonnais ne cesse d’impressionner ses pairs et son public. Mais au-delà de ses spectacles, William Arribart s’illustre aussi à l’abri des regards indiscrets, au travers de son école de magie. Une fois par semaine, le prestidigitateur réunit ainsi une poignée de passionnés. Par curiosité, nous nous sommes prêtés au jeu. Magique !

Un cours à 20 heures, bien des élèves auraient séché. Mais comme l’EPS autrefois, la magie semble avoir cette force de persuasion, susceptible de rehausser, le cursus de motivation. Il faut dire que pour un journaliste, dévoiler un tour de magie à ses proches est bien plus flatteur qu’exposer le tracé de la dernière voie lyonnaise. Alors on se prend au jeu, motivé à l’idée de rentrer fièrement montrer le contenu de sa leçon. Néanmoins, l’école de magie impose des règles, que tout élève ne peut négliger. « Sinon, vous finissez dans la lave d’un volcan », assure le professeur, maître William Arribart.

On laissera à chacun le droit de croire à ce destin funeste. Comme à la magie en général, d’ailleurs. Reste que la première règle à apprendre se veut implacable : « un magicien ne doit jamais révéler son secret, même sous la torture ». « Morgan, tu as compris, si je propose un million d’euros pour dévoiler ton secret, qu’est-ce que tu fais ? », me questionne-t-on instinctivement.

Trois groupes, trois horaires : enfants, ados et adultes

Cruel dilemme ! Mais soit, étant entouré d’une horde d’apprentis magiciens, le million attendra. Règle numéro 2 : « ne jamais faire son tour deux fois d’affilée, devant la même personne ». Laquelle va foncièrement de pair avec la suivante : « ne jamais faire son tour, si on ne le maîtrise pas ».

La mission semble compliquée. Car si certains élèves du groupe peuvent être novices, quelques érudits ont déjà plus d’un… tour dans leur sac. Ou dans leurs manches en l’occurrence, alors que mes jeunes voisins me voient déjà comme un cobaye de choix. Mais là, est tout le plaisir de l’école de magie et de ces cours, au cours desquels William Arribart ne laisse jamais une brebis s’égarer.

Plus de 1000 élèves chaque année

Et pour cause, une semaine équivaut à un tour. La leçon elle, s’étale sur une heure, avant de s’étendre aux incompressibles devoirs à la maison. Alors avant de laisser ses ouailles s’échapper, le magicien veille à la bonne compréhension de ses préceptes. Au menu ce jour-là : un numéro associant manipulation des cartes, prédictions et une inéluctable apparition. Place à la démonstration ! Et là surprise, William Arribart semble s’être trompé. Le voilà embêté, presque confus.

Ses deux victimes devaient conserver une poignée de cartes. Lui, devait en deviner le nombre exact. Sa prédiction : 8 cartes par paquet. Raté ! Du moins jusqu’à ce fameux claquement de doigts, faisant ressortir en deux temps trois mouvements, deux huit, au sommet de ces deux piles. Effet garanti ! Bluffant ! Et plus encore, lorsque le jeune lyonnais nous invite à faire de même. L’astuce dévoilée, place à l’action.

Réussir son tour, c’est flasher pour la magie

Premier essai : raté, au sens propre. Mais pas question d’en rester là. Le professeur veille au grain, prend de son temps pour réviser à nos côtés. Jusqu’à notre réussite. Bingo ! Insuffisant toutefois pour oser se mettre en évidence devant tout le monde. Les bons élèves le font bien mieux, chaque année passée à l’école de magie, se concluant par un show final, joué devant de vrais spectateurs.

Pas simple ! La magie est à ce prix, la gestion du stress, la captation de l’attention, le choix des mots, se joignant à l’exercice de manipulation des cartes. Pour preuve, cette première tentative, réalisée sitôt rentré à la maison. Nouvel échec. Règle 2 oblige, le numéro impose alors de trouver un autre client. Et de réviser son speech. Heureusement, la deuxième est la bonne. La satisfaction est même au rendez-vous, lorsque mon collègue, lui, s’avoue bluffé.

On est certes, encore loin de la grande illusion. Après ce cours, nous ne ferons malheureusement pas disparaître les Verts, du paysage lyonnais. Mais à ce degré de satisfaction, il est aisé de comprendre pourquoi de plus en plus de Lyonnais succombent à l’exercice. Et donc à cette école, vendue 440€ l’année (ou 160€ pour 1 trimestre, 300€ pour 2, ndlr). Un budget certes, mais quand on aime, on ne compte pas. À l’exception des cartes, peut-être. Cela pourrait servir. Surtout ici, à l’école de ces apprentis sorciers.

Plus d’informations sur www.williamarribart.fr
Groupe enfants à 18h, 19h pour les ados et 20h pour les adultes au Théâtre du Gai Savoir, 94 rue des Charmettes – 69006 Lyon
Tarifs : 440€ à l’année, 160€ pour un trimestre, 300 pour deux trimestres. Cours particuliers pour 60€.