Propos recueillis par Morgan Couturier
Sacré champion du monde de pâté en croûte en 2018, sur les terres de Michel Chapoutier, Daniel Gobet n’en reste pas moins un traiteur amoureux de son terroir et ses richesses. Celui qui doit une partie de son succès aux produits de son pays de Gex ne manque jamais une occasion de lui rendre la pareille. À sa façon.
Le pâté croute, « c’est un patrimoine », avait dit Pierre Gagnaire lors de votre sacre mondial en 2018. En avez-vous profité pour en faire le symbole du bien manger à l’aindinoise ?
Exactement. J’ai beaucoup travaillé dessus pour le développer encore plus. J’enseigne maintenant dans les restaurants comment faire un bon pâté en croûte. C’est un produit qui a été galvaudé pendant longtemps et qui, aujourd’hui, est très à la mode. Alors, j’essaye d’en être un peu l’ambassadeur, de faire partie des gens qui font la promotion du pâté croute.
Et donc d’un produit typique de votre pays ?
Oui, j’en ai fait trois avec du poulet de Bresse, d’autres avec des foies blonds de volailles de Bresse. J’aimerais que ça devienne un produit emblématique de l’Ain. La volaille de Bresse, tout le monde la connaît, mais si j’arrive à faire partie de ceux qui la promeuvent, alors que j’ai toujours travaillé avec, ce serait quelque chose de super.
Votre recette du succès s’était nourrie en partie de la volaille de Bresse. Peut-on dire que l’Ain est champion du monde en termes de matières premières ?
C’est le fer de lance de l’Ain. On peut désormais la trouver dans tous les pays du monde. On la trouve régulièrement sur la table des grands palaces. C’est bien pour nous. Et pour tout le monde.
« Des bus de Japonais ont demandé aux chauffeurs de les emmener à Divonne »
Vous êtes présent sur le marché divonnais. Votre boutique SoGood Traiteur est à Divonne. Votre attachement à vos racines est-il imperturbable ?
Je suis originaire de Thonon-les-Bains, donc juste de l’autre côté du lac Léman, soit à 20km à vol d’oiseau de Divonne. J’ai beaucoup bourlingué, mais voilà, c’est une très belle région, cela fait vingt ans que je suis ici et je suis très content de représenter les produits de la région. Il y a mes pâtés en croûte, la volaille de Bresse, mais il y a aussi d’autres produits, les poissons du lac. Ça devient très à la mode de travailler local, mais moi, ça fait 20 ans que je le fais.
Votre titre de champion du monde ne vous a pas donné envie de voir plus grand ?
Non, je suis en train d’agrandir l’entreprise qui restera à taille humaine. Ce qui m’intéresse, c’est de conserver la qualité. Avec le modernisme d’aujourd’hui, tout en étant ici, on a la chance d’envoyer nos pâtés en croute un peu partout. Ça me permet de rester à Divonne, de faire mes trois marchés par semaine et de développer mon projet de laboratoire, avec cours de cuisine. Mon but est aussi d’enseigner. J’ai pas mal de pays qui me contactent pour faire des cours. Je vais pouvoir les faire venir dans le pays de Gex, pour qu’ils découvrent nos produits et restent à Divonne.
Quels sont vos spots préférés dans votre département ?
J’aime bien Bourg-en-Bresse, une ville que je trouve très jolie, avec notamment ses cathédrales. Ensuite, j’aime la Faucille, une station de ski située à 20 minutes de Divonne. C’est vraiment très agréable.
Votre victoire a eu une résonnance internationale. Avez-vous noté un pic de renommée dans votre région ? Le pays de Gex est-il devenu plus touristique ?
Oui et non. Quand j’ai gagné mon titre, des bus de Japonais qui étaient à Genève, ont demandé aux chauffeurs de les emmener à Divonne. Ils s’étaient arrêtés devant le magasin pour prendre des photos. Ça m’avait vachement impressionné. Après, c’est vrai, il y a énormément de personnes qui font des kilomètres pour venir nous voir sur le marché. Je suis surpris et en même temps, je suis très fier.
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