De notre envoyé spécial Morgan Couturier – Surnommée « la ville magique », Miami ne cesse de s’afficher en brillant eldorado pour de nombreux Français. Les Lyonnais ne dérogent pas à la règle, conquis par une qualité́ de vie difficilement contestable. Bercés par les palmiers et les plages, nombreux sont ces derniers, à avoir fait de la première ville de Floride, la terre nouvelle de leur quotidien. Avec ses avantages et ses risques. Rencontres.
La magie est ainsi faite, on ne peut l’apprécier à sa juste valeur sans en connaitre les ficelles. Il en va de même de Miami, la « Magic City » par excellence, où juger de ses beautés ne peut se faire sans en avoir visité́ le cœur. Et s’en être séparé́. Car dès le vol retour, par le hublot du Boeing 777, apparaissent instantanément à l’esprit toutes les singularités d’une ville dont on ne peut difficilement ignorer les charmes, le climat et sa capacité à exaucer nos vœux.
Bordé par l’Océan, nombreux sont alors les locaux à souhaiter la consécration d’une nouvelle vie ou plus simplement, l’apparition d’un dauphin sur la baie. Mais pour juger de l’attractivité́ de la 44e ville des Etats-Unis, le plus simple à faire, reste encore de s’accorder un détour par l’une des réunions gourmandes de la French Tech locale, sous l’égide de son dirigeant Stan Coignard.
Miami captive. De plus en plus. À sa question « qui est là depuis moins de 3 ans ? », il n’est alors pas surprenant de voir la moitié de l’assemblée se reconnaître dans cet exode doré. Un eldorado à l’intérieur duquel il n’est pas rare d’entendre parler de Lyon, de «l’OL», ou de la «Capitale de la gastronomie », signe d’une population venue se greffer parmi les latinos, les New-Yorkais et autres Californiens, et goûter eux aussi, aux délices d’une terre aux multiples cultures. Un exode que la pandémie elle-même, ne sut freiner. Bien au contraire.
Ne pas confondre business et villégiature
Déconfinée avant bon nombre de ses voisins, Miami jouit en effet, d’une attractivité́ déconcertante depuis la crise (1000 personnes par jour s’installent en Floride), en témoignent les innombrables files d’attente visibles à l’aéroport (près de 50 millions de passagers en 2022). « Depuis le mois de décembre, j’ai une tonne de personnes qui m’appellent pour avoir un projet », valide Annabelle Ballot Pottier, directrice de la Chambre de Commerce Franco-Américaine, dont les bureaux, avec vue sur Bayside, suffisent à cerner les délices de la ville.
Difficile de fait, de ne pas laisser la douceur du temps ou le sable de Miami Beach, influencer de quelque manière, l’écriture de sa carrière, à plus forte raison dans un État, où le marché du travail dépasse les moyennes nationales (+440 000 emplois en 2022). « Ici, il n’y a pas de limite, pas de préjugé. Il faut faire ses preuves, mais tant que tu es travailleur et honnête, les Américains aiment ça », poursuit la Lyonnaise.
Reste que le tableau, comme partout, ne peut être idéal en tout point. De plus en plus développée et attractive, Miami subit naturellement les affres d’une hausse des prix de l’immobilier, en croissance pour la 11e année consécutive. « Le prix moyen a augmenté de 27% en 2022, mais par le passé, on a vu des augmentations jamais enregistrées d’une année à l’autre, de l’ordre de 35 à 50% », souligne Elisabeth Gazay, agent immobilier pour l’agence Douglas Elliman. Une aubaine pour les nombreux Lyonnais déjà implantés sur le carrefour des Amériques, pour qui la valeur des biens a facilement doublé.
Voire plus. « Miami reste l’un des marchés les plus dynamiques du pays. Il faut en moyenne 35 jours pour vendre un bien », complète Elisabeth Gazay. Reste qu’au-delà de ses qualités, la « ville magique » doit se percevoir sous deux aspects : le temps des vacances et du travail. « Miami, ça ne plaît pas à tout le monde. Il faut venir explorer plusieurs fois. L’erreur, c’est de mal se renseigner, de vouloir aller trop vite. Les meilleurs conseils que j’ai eus, ce sont des conseils de prudence », reprend Annabelle Ballot Pottier. Dans une ville en perpétuelle évolution, une telle recommandation vaut en effet, son pesant d’or, qui plus est, dans un pays, où le visa et la « green card » régissent la vie.
Devant un tel constat, on ne saurait trop conseiller aux visiteurs de profiter, de slalomer entre les cabanes de sauveteurs au coucher du soleil, avant de s’aventurer à la nuit tombée, dans les allées de la FTX Arena, siège de la légendaire équipe du Heat de Miami (3 fois championne de NBA, ndlr). Une expérience à part, comme partout dans une ville aux innombrables trésors. Il convient en effet, de laisser le vent nous emporter au choix au- devant des alligators des Everglades, face aux toiles de Street Art sur Wynwood ou à travers les boutiques de luxe du fraîchement créé Design District.
Un cadre ultramoderne, idéal pour chiner, entre les oeuvres artistiques, la tenue adéquate pour trinquer à la santé d’Horatio Caine sur les bords de l’hôtel Mondrian (théâtre d’un épisode des Experts Miami), pour admirer la skyline depuis les pontons du Rusty Pelican ou pour s’offrir une virée nocturne sur Collins Avenue.
Une vie chargée où l’ennui semble proscrit. Qu’à cela ne tienne, dans une ville où le culte du corps se fait remarquer, on se prendrait à ne regretter qu’une chose : « la bouffe ! », répondent-ils de concert. Venant de Lyonnais, on s’en serait douté. Là est le vice de Miami, la face cachée d’un tour de magie fait de rencontres et de révélations.
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