L’île Maurice, antidote à la crise

6 avril, 2009 | VOYAGES ET WEEK-END | 0 commentaires

maurice1 Propos recueillis par Marjorie Auer

 

A l'occasion du roadshow professionnel ‘‘Les Escales Mauriciennes'' faisant étape à Lyon le mercredi 1er avril, Lyon People a rencontré le vice-premier ministre mauricien, Xavier-Luc Duval. L'occasion pour l'île Maurice, grande comme la région Rhône-Alpes, de promouvoir ses facettes multiples, et d'épauler les agents de voyage qui ont connu cette année quelques difficultés économiques.

 

Pourquoi avoir choisi de faire escale à Lyon ?

Le roadshow ‘‘Les escales Mauriciennes'' effectue un déplacement dans sept villes françaises, à Paris et en province. Nous souhaitons forger un lien entre l'île Maurice et la ville de Lyon, où se trouvent de nombreux expatriés mauriciens. Nous espérons également bénéficier de l'expertise lyonnaise dans certains domaines, comme par exemple la gastronomie, la culture… Nous étions déjà venus à Lyon il y a deux ans, et nous revenons aujourd'hui pour continuer cette amitié.

 

Comment comptez-vous dynamiser les agents de voyages de Lyon ?

Nous sommes conscients du fait qu'il existe des centaines de tours opérateurs à Lyon ; notre mission est donc de les encourager. Nous ne voulons pas concentrer nos efforts à Paris, mais au contraire agir de façon décentralisée. De plus, nous devons nous battre encore plus que d'habitude face à la crise économique actuelle. L'île Maurice propose un accès aérien conséquent avec 18 vols directs depuis la France, au départ de Paris ou de la province. De plus, l'île a quelque chose à offrir aux visiteurs en ces moments difficiles : de la stabilité, de la tranquillité. Nous ne sommes ni touchés par les grèves, ni par le terrorisme, et pour le moment nous ne souffrons pas de la récession. Il s'agit d'une destination non stressante, avec un accueil et une hospitalité irréprochable, une sécurité et une qualité hôtelière intacte, et l'avantage d'une population francophone. C'est tout cela que nous voulons mettre en avant, au moyen d'offres commerciales exceptionnelles en réaction à la crise actuelle. Le slogan de notre campagne, ‘‘L'île Maurice, le luxe accessible'', reflète bien notre volonté de proposer de la qualité à des prix abordables.

 

Justement, quelles sont les nouvelles offres commerciales proposées aux touristes ?

Nous avons monté l'opération ‘‘Maurice sans passeport'', en coopération avec les acteurs publics et les tours opérateurs, en une semaine. Cela montre la réactivité dont peut faire preuve l'île ! Le but est de proposer une alternative aux touristes, face aux problèmes rencontrés actuellement avec les Caraïbes. C'est la première fois que des touristes peuvent venir sur le sol mauricien sans passeport, et c'est un réel succès : entre 1.200 et 1.300 personnes ont accédé à l'île avec uniquement leur carte d'identité. Cette démarche, qui a lieu jusqu'au 1er juin 2009, a même été étendue à l'Italie. Nous avons également mis en place une campagne sur internet, http://www.loindumonde.com/, qui permet de gagner 8 séjours jusqu'au 7 juillet. Toutes ces offres commerciales sont également un moyen de remercier les agents de voyages, car le nombre de touristes français croît malgré la crise économique : 200.000 en 2008, un record. Directement sur l'île, chaque hôtel décide de ses offres mois par mois, mais on peut constater qu'un effort a été fait, avec une politique générale de prix raisonnables, et le développement de formules telles que le ‘‘all-inclusive'', ou le voyage gratuit ou à moindre coût pour la personne accompagnante. Idem pour les transports aériens, avec la baisse du prix du carburant, et des vols dont le taux de remplissage frôle les 100%. De manière générale, les offres de cette année sont alléchantes.

 

Quel est le profil type du touriste désirant se rendre en vacances à l'île Maurice ?

C'est la personne intelligente (rires). La famille arrive en tête, ainsi que les jeunes mariés, et des segments de population tels que les golfeurs, les plongeurs… L'île Maurice, c'est un concept, un choix naturel, voulu, et rêvé par les Français : c'est le premier pays à voyager chez nous. Il s'agit également de touristes extrêmement fidèles, avec 30% de touristes revenant souvent. Il y a un véritable lien indicible entre la France et l'île Maurice. Les autres pays qui partent également volontiers chez nous sont l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. En moyenne, les touristes restent environ 10 jours sur l'île Maurice, en raison du nombre important d'activités qu'on peut y trouver : les activités maritimes, les randonnés, la découverte de l'arrière-pays… Nous voyons également un grand nombre de seniors qui séjournent un mois sur l'île.

 

Et concernant les Lyonnais à l'île Maurice ?

Les vols depuis la province en général, et Lyon en particulier, connaissent un grand succès. Par exemple, France Air croît le nombre de vols depuis les régions. Celle de Rhône-Alpes correspond à notre cœur de cible, avec une catégorie socioprofessionnelle supérieure, qui répond à nos attentes de destination de luxe. Nous souhaitons continuer cet effort dans l'avenir, en desservant également de nouvelles régions françaises.

 

Quelles sont les nouvelles demandes des touristes qu'il vous faut prendre en compte afin de les attirer ?

Les touristes, en cette période de crise, se tournent vers des valeurs reconnues et sûres. Bronzer n'est plus l'unique critère qui entre en ligne de compte au moment du choix de la destination : les gens recherchent l'expérience, et souhaitent rapporter quelque chose de l'île Maurice. En ce sens, nous nous adaptons, en développant notamment l'offre culturelle de l'île, à travers des fêtes, comme le grand festival créole qui se déroule en décembre, ou encore la construction de plusieurs galeries d'art et autres musées.

 

Comment se porte l'île Maurice face à la crise actuelle ?

Le tourisme est touché bien sûr : l'île Maurice enregistre une baisse de 3% sur le mois de janvier. Nous pouvons qualifier cette baisse de raisonnable, si l'on se compare par exemple aux Seychelles, qui enregistrent sur la même période -12%. De manière générale, nous prévoyons une croissance de 2%, contrairement aux 6% de l'année 2008. Nous faisons beaucoup d'efforts, afin que l'accessibilité et l'offre aérienne et hôtelière restent les mêmes. Nous n'excluons par exemple pas de nous tourner vers d'autres opérateurs si néanmoins l'offre venait à baisser. Nous avons une politique de réaction ‘agressive' face à la crise, avec un budget de promotion de l'île Maurice de l'ordre de plus de 12 millions d'euros.

 

Comment l'île Maurice compte-t-elle se démarquer des autres destinations de luxe ?

L'île Maurice, c'est avant tout un bon rapport qualité/prix, souligné par notre campagne de promotion actuelle. Il s'agit également d'un véritable havre de paix et de tranquillité, contrairement au monde actuel : si vous ne voyez pratiquement jamais l'île Maurice au journal de 20h, c'est parce que rien de grave ne se passe ici. Nous savons être discret et sans histoire, avec une ambiance sociale très calme et des communautés vivant sans heurt.

 

 

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