Texte : Morgan Couturier – Anciens gérants du Fair Play du côté de Gerland, Nicolas et Thaline Legrand ont trouvé dans l’Oliver’s Bistro, le cadre idéal à l’exploitation de leur passion. Très apprécié des familles, l’établissement voit régulièrement ses 85 places afficher complet, pour le plus grand plaisir de ses propriétaires.
Il en va souvent de ces récits de chasse aux trésors, il faut accoster sur la plage et parcourir quelques mètres pour en découvrir le contenu. Ainsi va l’Oliver’s Bistro, ce restaurant très apprécié des locaux, séparé du sable fin de South Beach par une poignée de ruelles. Un emplacement de choix pour ce repère culinaire niché sous les palmiers, dont la tranquillité fait office de premier élément d’attractivité. Et pour cause, depuis huit ans, sur la carte de leurs expéditions gastronomiques, bon nombre de familles marquent l’établissement d’une incontournable croix rouge.
La raison ? Le magot se cache autant dans l’assiette que dans la personnalité de ses gérants. Un couple, dont les origines lyonnaises, viennent apporter un peu plus de crédit à leur affaire. Celle-ci n’en avait guère besoin, l’ancien propriétaire, le septuagénaire allemand, Hagen Taudt, s’étant déjà chargé de couler les fondations du succès, au début des années 2000. Ajoutez à cela, l’opportunité de croquer un bout de la capitale de la gastronomie, et voilà désormais l’Oliver’s Bistro prompt à profiter d’une riche renommée.
À l’heure du déjeuner, celui-ci se retrouve même assailli de commandes, au point de devoir assurer la cantine du maire et le service de plus de 300 personnes, 365 jours par an. Une belle prouesse pour ce restaurant de 85 places, pilotés depuis huit ans, par le bien-nommé Nicolas Legrand et sa compagne Thaline.
« Pour les locaux, cest vraiment le rendez-vous familial »
« C’est devenu une petite institution, notamment pour les brunchs », glisse le Français, dont la maîtrise du métier permit d’assurer une idéale transition avec le passé. « Le restaurant avait une très belle réputation, alors on ne voulait pas perdre le nom. Le propriétaire voulait vendre. Il avait fait ça toute sa vie. C’est rapidement devenu quelqu’un avec qui on a eu une connexion.
Il a même assuré la transition et gardé le restaurant pendant que l’on faisait notre visa. Alors il fait partie de notre aventure », complète cet ancien pensionnaire de l’école hôtelière de Dardilly, formé aux rudiments du métier, dans les cuisines du restaurant familial, Le Rive Gauche, du côté de Gerland.
« Mes parents ne voulaient pas que je travaille dans la restauration. Mais c’était ma vocation », avance Nicolas Legrand. Et si Thaline n’était pas du métier, l’ancienne responsable commerciale d’une salle d’escalade sut rapidement se faire la main au contact de son mari.
Au Fair Play d’abord, en plein cœur du LOU Tennis, puis ici, sur West Avenue, où l’intéressée se plaît désormais à assurer le service de quelques plats français (escargots au bleu, moule marinière, bœuf bourguignon) et de multiples spécialités locales.
« On a essayé le fromage et les plateaux de charcuteries, mais ça ne marche pas », regrette-t-elle, néanmoins satisfaite de la tournure prise par cette aventure américaine. « On a gardé le Fair Play pendant cinq ans (de 210 à 2015, nldr). C’était une belle réussite et malgré tout, ce n’était pas suffisant. On en voulait plus. On avait 34 ans, il fallait trouver le bon business. Alors en janvier 2015, on a vendu la maison et on est arrivé ici. Aujourd’hui, il y a un vrai retour sur investissement », expose de son côté, l’ancien serveur à l’Ambassade de France à Londres. Et tant pis, si les jours s’égrènent à une vitesse folle, le duo trouve dans ce complexe, l’idéal complément à leur épanouissement.
À celui de leurs enfants aussi, complétement imprégnés de la culture américaine. « Ici, on a notre confort, nos enfants se sentent chez eux, mais pas nous. On aime rentrer à Lyon. On a ce petit truc dans la tête qui nous dit : « c’est pour quand le retour ? » C’est la maladie de l’expatrié. Alors quand on rentre, on a envie de prendre tout de Lyon : la rue Mercière, les Halles, l’OL ou le LOU Rugby. Et en même temps, ici, on a aussi nos projets », témoigne Nicolas Legrand. Car si la capitale des Gaules alimente régulièrement la nostalgie du Vieux Continent, le duo semble également se nourrir de l’Oliver’s Bistro. L’établissement rêvé. Un vrai trésor en somme.
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