Texte : Morgan Couturier. Leurs discothèques fermées, les acteurs du monde de la nuit ont profité d’un déplacement du ministre chargé du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, ce samedi 15 janvier, pour aborder un potentiel protocole de reprise. Un redémarrage conditionné à l’évolution de la situation dans « les dix prochains jours ».

Deux heures de travail et un espoir, connu de tous : après la pluie, vient le beau temps. Une phrase reprise en chœur, à l’issue d’une « réunion de travail », avec le ministre en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, en visite entre Rhône et Saône. Au Selcius, à Confluence, pour être exact, comme pour indiquer que le monde de la nuit se trouve lui aussi, bloqué entre deux rives, celle d’une fermeture forcée par les restrictions sanitaire et une autre, alimentée par des courants plus optimistes, faisant état d’une potentielle réouverture.

Il n’en est pas encore question, hélas, à en croire le compte-rendu de cette réunion, mais en attendant de voir passer l’orage, l’UMIH du Rhône semble s’être laissé convaincre par le message gouvernemental. « Ils ont conscience que c’est dur pour nous. Le ministre a été très à l’écoute et nous a dit que le gouvernement ferait tout pour nous aider. C’était un vrai discours positif », résume Aurélien Liveneau, président de la section nuit de l’UMIH du Rhône, le principal syndicat de la profession.

L’UMIH 69 tire un trait sur une réouverture le 24 janvier

Néanmoins, forcé de composer tous les jours avec un variant plus contagieux que son prédécesseur, le monde de la nuit s’est fait une raison. « On sait désormais que qu’on ne va pas nous lâcher la bride le 24 janvier », poursuit le propriétaire du République. Une date pourtant annoncée par le gouvernement en décembre dernier.

L’éclaircie et ses motifs d’espoir sont donc à chercher ailleurs. À commencer par le prochain conseil de défense, organisé ce jeudi 20 janvier, où Jean-Baptiste Lemoyne ne manquera pas d’aborder un potentiel protocole de reprise, si tant est que les contaminations venaient à baisser et les services de réanimation être allégés.

« Les dix prochains jours vont être déterminants », glisse Aurélien Liveneau à ce sujet.  En attendant, la nuit se laissera donc aller à un nouveau couplet sur sa fermeture. En ayant toutefois la promesse d’un processus d’aides de l’Etat plus complet*, la réunion de travail ayant permis de travailler sur celui-ci et de répertorier les quelques oubliés. Une façon comme une autre pour la nuit d’entrevoir la lumière. Une fois encore…

*Les discothèques bénéficient désormais d’un dispositif couvrant 100% des pertes d’exploitation, contre 90% jusqu’alors, pour les entreprises de moins de 50 salariés et 70% pour les entreprises de plus de 50 salariés. Pour bénéficier de cette aide dites « renfort », les entreprises concernées par une interdiction d’accueil du public, doivent justifier d’une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50%. Enfin, « ce coup de pouce » financier, que les établissements peuvent réclamer jusqu’au 6 mars 2022, ne peut dépasser 2,3 millions d’euros, sur une période comprise entre mars 2020 et juin 2022.