Par Morgan Couturier
Malgré de nombreuses batailles pour maintenir en vie son établissement fétiche, Jean Roch a dû se rendre à l’évidence, la rue de Rivoli devra se passer du VIP Room. Une triste fin pour cette mythique discothèque parisienne.
Les temps changent, même pour les contes de fées qui, d’ordinaire, se terminent sur une fin heureuse, propice à faire le bonheur de ses protagonistes. Homme de la nuit, Jean Roch en a lui-même sûrement rêvé. Mais pour plus tard. Car après avoir animé la plus belle avenue du monde, puis la rue Rivoli depuis 2008, sa célèbre discothèque, le VIP Room, avait encore de belles histoires en tête, et de nombreuses pages de sa formidable histoire à écrire au rythme des tubes de plus grands DJ internationaux.
« On vit un vrai cauchemar à Paris »
Hélas, certains récits sont faits de péripéties et de conclusions tragiques. Le VIP Room l’a appris à ses dépens. Confrontée à de multiples contraintes administratives depuis l’arrivée au pouvoir d’Anne Hidalgo, la boite de nuit a donc fini par rendre les armes, et tirer le rideau sur des décennies de soirées endiablées. La fin d’une belle aventure pour ce club prisé des stars telles que M Pokora, les Black Eyed Peas ou Laetitia Hallyday, laquelle venait y fêter de nombreux anniversaires avec son mari Johnny.
« J’ai vu mon homme si heureux dans ce lieu, à refaire le monde jusqu’au bout de la nuit avec ses potes. Tu peux être fier d’avoir donné du rêve et du bonheur », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux à l’intention de Jean Roch. Une touchante attention qui ne manquera pas de réconforter le propriétaire des lieux et ses équipes, dont la disparition de leur établissement de 1000m2 a de quoi inquiéter de nombreux confrères parisiens et nationaux. « Depuis 2015, on vit un vrai cauchemar à Paris, a-t-il évoqué au micro de CNews. On n’a plus le choix. Ce n’est plus possible d’exploiter le VIP Room à Paris ».
L’interdiction de circuler en voiture rue Rivoli n’a pas aidé
En cause, des loyers impossibles à tenir, encore plus en ces temps de covid-19, où les établissements nocturnes se sentent méprisés par les pouvoirs publics. Mais ce n’est pas tout, tout VIP Room qu’il est, la boite parisienne a dû se rendre à l’évidence, les pratiques évoluent et les entrées se font moins nombreuses, y compris le week-end, habituel lieu de rendez-vous des plus grandes fêtes.
« On a du mal à garder la passion des visiteurs, des clubbers. Quelque chose s’est cassée à Paris. On s’est battu, mais on ne peut plus. C’est devenu difficile de faire ce métier », a répété Jean Roch, toujours au micro de CNews. Chaque fin étant souvent le début de quelque chose de nouveau, la rue de Rivoli s’apprête donc à tourner la page. Le fonds de commerce, lui, est en vente aux plus offrants. Histoire d’effacer la nostalgie de ces belles années.
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