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08 janvier 2007


 Alessandra Sublet :  
 la petite graine de Lyon qui monte !
 

 Photos © Jean-Luc Mège et DR
 

Par Nadine Fageol

 

Un minois, de l'allure, de l'assurance et beaucoup de distance. La journaliste lyonnaise baroudeuse et passionnée se stabilise sur M6 comme animatrice. Révélation.

 

Paris, Trocadéro, recherche jeune animatrice avec chien et photographe désespérément. Non ce n'est pas vrai parce que sur le « Troca » c'est la fête au numérique, du touriste nonchalant avec appareil ; me voilà promue photographe pour amoureux ! Enfin sort du lot une Alessandra emmitouflée de lainages, un ouistiti de chien et le photographe quasi hilare. Tu parles, il vient de petit-déjeuner avec la miss. On la découvre autrement, singulièrement plus jolie que lors de la soirée de la Griffe lyonnaise (voir reportage) où un incident de coulisse avait transformé son décolleté en cuirasse, genre pub pour bijoux Garel ! À se demander si la poudre bronzante est comestible ; imaginez le mec qui embrasse Alexandra (son vrai prénom) se retrouvant la langue toute dorée, fort pris au dépourvu... Cette fille réserve décidemment bien des surprises, vous colle deux bises, vous examine de la tête au pied et décrète : « Qu'est ce que tu traînes à Lyon quand ta place est à Paris ? ». Celle là, je ne l'ai point vue venir. Ainsi donc l'animatrice lyonnaise, valeur montante de la petite chaîne démontée, s'intéresse à autrui avant même d'avoir nourri mon cahier. Rare comportement. De cet altruisme que l'on rencontre chez les grands, ceux qui observent tout en répondant aux questions. Celui d'un Bocuse qui lors d'un premier entretien s'enquiert, « Qui êtes-vous, d'où venez-vous ? ».

 

Progressivement on découvre la personne derrière le schéma caricatural de l'animatrice bling-bling. Déjà elle échappe au standard du genre, une épaisse chevelure châtain, un visage anguleux flanqué de grands yeux noisette et d'un sourire terriblement vivace. Pas de gloss, ni de rouge, de son sac, elle sort fréquemment un énorme tube de baume à lèvres. En filant retrouver son gang d'attaches, sa sœur Romy la musicienne, Carole et Stéphanie les amies lyonnaises devenues parisiennes, elle parle tout à trac du milieu. Des premières chroniques déplaisantes à son égard, parfaitement digérées. Si elle a remis Difool à sa place, elle souligne explicitement, « Paris est plein de journalistes qui aimeraient faire de l'antenne et dans nos métiers si tu écoutes le regard des autres tu es perdu. Je ne serais pas restée à Paris si je ne m'y épanouissais pas ». Comme le lui a dit PPDA la veille, « alors tu as choisi ton camp ». Oui. D'autant qu'elle sait que basculer du journalisme à l'animation est sans retour pour une fille. Les médias sont cruels qui n'aiment que les jolies demoiselles et tolèrent les dinosaures uniquement grands « audimatiens ». Jamais elle n'atteindra les sommets d'un Drucker capable de passer dans le cœur de la ménagère du statut de gendre à celui de grand-père idéal.

 

Altruiste mais encore lucide, Alessandra ne s'est jamais vraiment sentie à sa place. Elle se souvient comme d'un choc, l'année de ses quinze ans, du déménagement de Feyzin à Lyon. Banlieusarde à Lyonnaise, changement de vie radical. Un patronyme connu sur la place publique, des parents vendeurs de véhicules de loisirs. « J'ai été élevée avec de vraies valeurs dans un univers atypique ». Son nom de famille est régulièrement dans la presse au rayon encarts publicitaires. Un de ses amis Marc Olivier Desmolles évoque encore le fameux slogan « C'est la fête chez Sublet ! », refrain propice à toutes les rigolades. Alexandra, elle se remémore des rallyes d'un mortel ennui. L'alcool méthodique source d'amusement or elle ne boit pas ! À l'exception de dix ans de danse chez Astier dont elle a gardé une certaine culture sportive, elle n'a jamais adhéré à grand chose. Six mois de Fac le temps de comprendre que sa vie est ailleurs. Partir. Faire de l'humanitaire en Afrique du Sud. Revenir, journaliste sur Nostalgie Lyon. MTV à New York, Radio Nova, Match TV...  Où qu'elle aille, cette quasi autodidacte trouve chaussure à son pied, et la journaliste baroudeuse de devenir l'animatrice dans l'air du temps.



 

Le ravissant minois cache en fait une incroyable capacité d'adaptation. Producteur de « Combien ça coûte », Dechavanne en quête d'une chroniqueuse lui met le pied à l'étrier des médias nationaux. Canal Plus l'enlève histoire de ponctuer la Matinale de ses « Bon plans » et autre « Quoi de neuf ». Départ de Benjamin Castaldi, Virginie Effira en vacance d'animation pour cause de tournage, une troisième tête en congés maternité... M6 qui a besoin de sang neuf la sort de la maternité de Canal + pour lui faire goûter de la chaîne populaire à vocation « rééducative » : reprise en main des enfants rois, javellisation des logis de cochons dénoncés par leur entourage... Elle se fait la main sur « Incroyable talent », version moderne de la foire du Trône, dont elle défend mordicus de louables intentions de révélateur. Les 19-25 ans s'habituent à son visage le samedi vers 20H05 avec « Classé Confidentiel » où elle goûte à la micro interview de people. Mais elle parle beaucoup du tournage en province passé à dresser le portrait de jeunes agriculteurs parés à gratter au grand jeu de l'amour avec deux oiselles de leur choix... Trois semaines sur les routes de France, « une aventure humaine formidable », sans maquillage ni fringue, plaide la jeune femme peu concernée par les questions de shopping. Dans ce registre, elle a eu la bonne idée de s'en remettre à une connaissance qui l'habille de Missoni, marque florentine de maille tout sauf clinque !

Passionnée manifestement dépourvue d'avidité, Alessandra Sublet a le chic et semble aguerrie à zapper avec les embûches du paf. Elle va jusqu'à dire, « il existe chez M6, une forme d'humanité que je n'ai pas forcément ressentie ailleurs. Il y a peu de chaînes qui auraient misé sur une petite nana pas connue ». Contre toute attente, force est de constater que Mademoiselle Sublet forme un joli grain de beauté dans l'écran plat. Et si c'était là révélation, qu'une jolie jeune fille peut posséder la dose de recul suffisante pour faire son trou mais à bien y réfléchir, on la retrouvera un jour ailleurs !
 


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A suivre, David Cruz : accro au boulot !

 

Allessandra Sublet
 

 

 

 

 


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