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04 décembre 2006


 Jean-Charles Foellner :  
 « J'ai donné un grand coup de balai ! »
 


 

La GLNF qui compte à Lyon 63 loges et 2700 membres a inauguré son nouveau siège régional en présence du Grand maître de cette obédience maçonnique. L'occasion d'en savoir plus sur la discrétion (voire le secret) qui entoure une pratique spirituelle méconnue et controversée.

 

Qu'est-ce que l'appartenance à la GLNF implique-t-elle dans la vie quotidienne ?

Elle implique une réalisation personnelle, de calquer sa vie personnelle et professionnelle sur ce qu'on apprend dans la loge. Cette relation qu'on a avec les autres permet, d'une part, de nous parfaire, d'autre part de transposer à l'extérieur du temple ce que nous faisons dans la loge.

 

Qu'en est-il de l'affairisme dont a souvent accusé la GLNF ?

Je pense d'abord que de l'affairisme il y en a de partout, que ce soit dans notre obédience ou dans d'autres, il y en a toujours eu et il y en aura certainement toujours. Depuis 5 ans j'ai donné un grand coup de balai. Vous savez, cet affairisme se retrouve aussi bien dans les clubs de boules ou de tennis et chez les juges ou les avocats. Ce n'est pas condensé dans la GLNF, surtout pas dans la GLNF d'ailleurs. Mais on est beaucoup plus prudents aujourd'hui quand on recrute quelqu'un.

 

Pourquoi les maçons de la GLNF sont-ils plus discrets que ceux du Grand Orient ?

Peut-être sur la région, mais sur le plan national... c'est ouvert! Nous on en parle, mais peut-être que les Lyonnais sont plus discrets que d'autres. Quant à la GLNF, sa naissance même est liée a cette quête de spiritualité, abandonnée un temps par nos frères du GO. Elle va rallier un certain nombre de personnes dont la démarche maçonnique procède d'une recherche, d'une dimension de l'individu. Elle est revendiquée aujourd'hui par d'autres groupes puisque l'on parle d'une spiritualité laïque. Cette démarche est très personnelle puisque c'est un travail sur soi. Le GO a conservé dans sa culture sa volonté de transformer la société, revendication que nous n'avons pas. Ce qui compte pour nous est la transformation de l'être en profondeur. L'horizon visé est le même, la démarche est complètement différente. C'est cependant un même regard sur la finalité de l'action.

 

La différence essentielle avec les autres obédiences tient au fait que vous croyez en Dieu mais les francs-maçons sont-ils toujours excommuniés?

Ah non! Même plus chez les autres obédiences et ce depuis une cinquantaine d'années environ. Seul l'actuel pape le revendique encore car cela l'arrange. Il se dit qu'au moins les catholiques n'iront pas en franc-maçonnerie. Du temps du Père Riquet, il y avait une ouverture de la papauté, elle y était très favorable. Après, cela s'est un peu durci.

 

Vous avez présenté vos condoléances au Saint Siège lors du décès de Jean-Paul II. Dans quel état d'esprit ?

Jean-Paul II était un personnage exemplaire. Il avait les qualités universelles de clairvoyance, de courage. Ce sont elles qui ont été les deux grands attraits du personnage. C'est une sorte de témoignage à l'intelligence, à la valeur humaine et au discernement spirituel. C'est comme si c'était un maçon qui rendait témoignage à un maçon qui l'était en fait dans son cœur en se conduisant comme il l'a fait: pas d'arrière pensée, ni pour se faire valoir, ni pour s'attirer la sympathie.

 

Votre organisation a mis en place une Œuvre d'Assistance Fraternelle pour aider les frères dans le besoin. Est-ce de la solidarité sélective?

Nous avons plusieurs assistances, que nous appelons OAF, créées en 1918 car après la guerre on avait pensé qu'il fallait faire du bien autour de soi. Et cela a perduré jusqu'à il y a 15-20 ans. On a alors demandé à avoir une ouverture sur les autres. L'OAF reste aujourd'hui là pour les veuves et les orphelins de franc-maçons. Mais nous avons créé la fondation pour la Promotion de l'homme, reconnue d'utilité publique. Nous avons également Hôpital Assistance, créée en 1992, autre ONG d'utilité publique qui œuvre  aujourd'hui à l'international.

 

On perd la qualité de franc-maçon en présentant sa démission? Est-ce courant?

Il y a plusieurs sortes de démissions: certaines dues à des situations familiales, à des divorces, etc... Mais il y a de la solidarité là-dessus. Sauf quand certains esprits faibles pensent que, quand il y a rupture, tout fout le camp.

 

On peut également être exclu. Quels actes peuvent entraîner cette décision?

Soit la personne ne paie pas ses cotisations, soit elle ne respecte pas la loi des francs-maçons. Ou alors elle s'est mal conduite. Dans ce cas il y a un conseil de discipline et on le fout à la porte (problème d'éthique, affairisme, condamnation en justice...). On dispose d'un Grand Tribunal interne avec deux conseils disciplinaires: l'un provincial, l'autre national. Le frère va être entendu, ne serait-ce que pour s'assurer que c'est vrai, qu'il n'y a pas de calomnie. Le conseil provincial est composé au minimum de cinq membres. Le blâme existe ou l'exclusion temporaire de 3 mois à 3 ans, ou l'exclusion totale. L'appel reste envisageable. On peut aussi être blanchi.

 

L'inauguration d'aujourd'hui s'apparente à une opération Portes Ouverte. Est-ce comme dans les concessions auto, on va avoir des cadeaux, des remises sur l'adhésion?

Vous aurez droit à une coupe de champagne (rires). Le but du jeu étant en l'occurrence ici de remercier le maire de Rillieux-la-Pape et le maire du Grand Lyon, qui nous ont donné un grand coup de main. Et les frères qui ont entièrement financé les 4 millions d'euros d'investissement.  

 

Vous allez bientôt passer la main en tant que Grand Maître. Quel est votre sentiment alors que vous êtes sur le point de rendre votre tablier?

Ces années ont été très palpitantes et très fatigantes. A mon arrivée, il y avait beaucoup de vieux messieurs qui venaient ici prendre une seconde petite retraite. La Grande Maîtrise se fait par 3 ans renouvelables, et quand je suis arrivé j'ai ramené la Grande Maîtrise à six ans maximum. C'est-à-dire trois ans renouvelables une fois, et je me suis appliqué cette règle. Je partirai en décembre 2007 et pour tout vous dire je suis très heureux de partir parce que c'est fatigant. C'est vraiment un travail de tous les jours, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Cela nécessite beaucoup d'implication et d'énergie sur le plan familial comme sur celui des affaires.

 

La lavallière est votre marque de fabrique. Quelle sera celle de votre successeur?
(Rires) Je n'en sais strictement rien, et pour tout vous dire je ne sais pas aujourd'hui qui sera mon successeur. Je laisserai le soin de décider aux 300 et quelques sénateurs qui se réuniront. Le candidat sera soumis au vote des 1350 loges, donc 2700 votants. Sachant qu'il existe un dauphin, proposé par le sortant c'est-à-dire moi !

 


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A suivre, Le coming-out de Jacques Studer

 

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