Ariel Wizman sur le Caro
Le CARO DE LYON - Jeudi 17 novembre 2005
Carreleurs :
Marco (rédac) et Nico (photos)
habillés par le Dressing
Ariel, bonsoir et bien
venue au Caro de Lyon. Vous êtes-vous déjà retrouvé sur le carreau ?
Et comment !
Un producteur, une fille ?
Les deux. Ils sont partis ensemble (rires)
Vous-même, avez-vous laissé quelqu'un sur le carreau ?
Non. Mais j'espère en avoir l'occase bientôt.
Vous êtes né en 1962 à
Casablanca. Votre déracinement du Maroc n'a-t-il pas laissé votre enfance sur le
carreau ?
Il est certain que les azulejos mauresques sont
plus beaux que les tomettes du Poitou mais on se fait à tout...
Débarqué du Maroc, vous grandissez Alsace, à Wittelsheim, où enseignaient vos
parents. Vous êtes un ado difficile et ils s'empressent de vous inscrire à
l'Ecole Normale Israélite Orientale. Vous découvrez alors Paris et les joies de
la pension... Vous faisiez le mur ?
Oui. Et le mur m'a fait. Car derrière le mur,
le monde. Devant aussi d'ailleurs.
Parmi vos professeurs, le rabbin Emmanuel Levinas qui vous convertit à la
philosophie... A l'issue de vos études (quel diplôme avez-vous ?), vous vous
dirigez vers le journalisme. Comment passe-t-on du Talmud à Actuel ?
Non tout ça est éxagéré. Lévinas était un
philosophe. Et moi un aspirant à penser. Actuel m'a donc recueilli en plein
égarement.
Vous débutez sur Nova comme animateur radio dans « La grosse boule » avec votre
complice Edouard Baer. On vous a parfois confondu, en avez-vous profité ? Pour
les filles ?
Si je profitais d'Edouard Baer pour améliorer
ma libido, je ne saurais plus où donner du corps...
Radio, djing, presse
écrite, télé, vous êtes un véritable touche à tout... mais quelle est l'activité
qui vous sied le plus ?
Trainer, l'après-midi, avec du thé, de la
musique, et des blagues.
Quel regard porte le prince des nuits parisiennes sur nos nuits provinciales ?
J'aime la nuit en Province. Nettement plus
extrême et inattendu. Plus electro pour la musique. Et un observatoire
incomparable des murs du temps.
Depuis le nouveau
millénaire, vous faites désormais partie des meubles chez Canal +, trahissant
vos idéaux de « dilettante professionnel » selon Technikart...
Je trouve extraordinaire la quantité d'énergie dépensée par
les gens dans ce pays pour donner des leçons aux autres. Merci, merci donc de
m'aider à m'orienter dans l'existence...
Canal + « la chaîne des
beaufs qui pensent qu'ils n'en sont pas » selon Laurent Gerra. Est-ce aussi
votre sentiment ?
Je ne veux pas me fâcher avec Laurent Gerra.
Quelles sont vos relations
avec Stéphane Bern ? C'est uniquement « boulot » ou avez-vous construit une
vraie amitié au fil des ans ?
Amitié solide. Appréciation mutuelle. Collaboration
constructive.
Vous rigolez aux torpilles
de Stéphane Guillon. Sous cape ou de bon cur ?
Je ne me force jamais à rien.
Une certaine presse a
quasiment mystifié « la grande époque de Canal + ». Vous matez les DVD le soir
en famille ?
Je travaille pour ceux qui regardent. Je ne suis pas un
VRP.
On vous dit champion de
l'autodérision. Si c'est vraiment le cas, pourquoi n'avoir pas accepté de faire
tourner la roue de la fortune sur TF1 ?
Sorry. I seem
not to understand the question.
La presse branchée
parisienne est à l'agonie. Allez-vous faire dire une messe de requiem pour
elle ?
Je ne me réjouirais pas si vite, si j'étais vous.
Beaucoup voient en vous
une icône de la branchitude parisienne ? Devenir l'idole des bobos, c'était
votre rêve quand vous étiez gosse ?
J'ai pas déjà répondu à cette question ?
Vouloir se différencier à
tous prix, n'est-il pas finalement le rêve de chacun ? Dans cet esprit, vous
êtes finalement comme les autres...
Je suis heureux. C'est déjà pas mal.
Vous parcourez Paris à dos
de scooter 50 cm3 car vous n'avez pas le permis de conduire. Pas le temps ou pas
envie de faire comme tout le monde ?
Pas envie de tuer mon prochain parce que je suis pressé.
Vous menez la vie d'un
fêtard à qui tout semble réussir et semblez traverser la vie, sourire aux
lèvres, sur un tapis volant. Est-ce votre vrai visage ou un masque ?
C'est bien en dessous de la vérité. J'ai un talent
ahurissant pour être heureux mais je ne suis pas un ravi de la crèche pour
autant.
Avez-vous rendez-vous
plusieurs fois par semaine chez un psy comme votre ami Marc Olivier Fogiel ?
On ne se croise jamais en tous cas...
Votre image a été
sérieusement écornée fin 2004 quand vous pris la tête de la croisade
anti-téléchargement sur Internet. Vous regrettez d'avoir enregistré ce spot à
cause des réactions ou du message en lui-même ?
J'aurais pu m'en passer...
« Sifflé partout où il
passe, ridiculisé dans toutes les soirées parisiennes, il a décidé début janvier
de stopper le massacre en appelant Libération » explique le site Hactivist News
Service. Pourquoi cela vous a-t-il autant affecté ?
Hactivist News Service ? Ah ?
Dans quoi vous êtes-vous réfugié à ce moment-là ? Alcool, substances
illicites ? Votre dernier pétard remonte à quand ?
5, 6 ans. Je ne bois que de l'eau...
Vous êtes le papa de trois enfants mais on vous voit rarement en maillot de
bains sur la plage ou dans les pages de la presse people... Vous versez une rançon
à Voici tous les mois pour qu'il vous laisse tranquille ?
C'est l'état de grâce... Non, franchement, je connais les bons coins...
Que fait madame Wizman dans la vie ?
Directeur Artistique.
On sait votre environnement professionnel rempli de jolies filles. Comment
faites-vous pour résister à la tentation ?
Le Don juanisme est démodé.
A combien se montent vos revenus mensuels ? Où passe votre argent, à part dans
les fringues...
Je gagne très bien ma vie. Et je consacre mon
argent à la famille. Le luxe et la conso sont dans la même case que le
Don juanisme.
Y a-t-il une place pour Dieu dans votre
vie ?
Oui. De plus en plus grande. J'essaie d'être
aussi dans la sienne.
Etes-vous pratiquant ?
Oui. Imparfaitement.
Etes-vous un flambeur et êtes-vous assujetti à
l'ISF ? Quel est l'état de votre patrimoine aujourd'hui ?
Trop lyonnaise, ta question.
Le coup du baril d'Ariel,
on vous le fait toujours ?
Oh, oui. Et le baril d'Omo aussi.
Quel est son prix
aujourd'hui ?
Un sourire.
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