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10 mai 2004


Alain Alexanian, la vie en bio !
 

 

De notre correspondant Arnaud Curt

 

Depuis la fin des années 90, une certaine tranche de la population a adopté un mode de vie bio. Mais, contrairement à ce que l'on peut imaginer, les restaurateurs utilisent peu ce type de produit et rechignent encore à mettre en avant sur leur cartes les légumes et autres fruits. A contre courant, Alain Alexanian innove en créant un endroit original dédié au bio et au commerce équitable.

 

A l'heure où la plupart des grands cuisiniers comme Alain Ducasse, s'insurgent contre les critiques gastronomiques qui sont censés nuire à leurs petites affaires, d'autres continuent à se préoccuper du palais de leurs contemporains en essayant d'instaurer une nouvelle façon de manger avec un vrai retour vers la terre. « Un cuisinier citadin n'existe pas » s'exclame le restaurateur lyonnais Alain Alexanian, et ses propos sont justifiés. Elevé dans un univers de senteurs et d'épices par sa grand-mère, survivante du génocide arménien, qui prenait le temps de l'élever en lui inculquant les valeurs de la table, il se plait à se remémorer ses dimanches mêlant effluves de poule au pot et des recettes traditionnelles arméniennes. Ne pouvant l'aider dans ses devoirs scolaires, les leçons tournaient autour du partage de la cuisine et de ses ingrédients.

 

A l'âge de 10 ans, il comprit que son destin se situait derrière les fourneaux. Puis à partir de 14 ans, il débuta son apprentissage dans un restaurant des Echets avant de continuer sa route quelques kilomètres plus loin chez Alain Chapel, l'inventeur de la nouvelle cuisine. Il partageait avec le restaurateur de Mionnay la même vision de la gastronomie. 1978 fut placée sous le signe de la femme puisqu'il travailla avec Madame Castin, qui lui rappela ses premières impressions d'enfant. La même année, il rencontre Véronique, celle qui deviendra son épouse et sa plus proche collaboratrice. « Je suis imprégnée par les femmes, je ressens le besoin de vivre à leur côté » assure le chef étoilé. Mais sa renommée lyonnaise et nationale débuta rue des remparts d'Aynay où il donna  ses lettres de noblesse à l'établissement « Le poêlon d'or ». Sa renommé et les demandes pressantes de ses nombreux clients l'obligèrent à s'installer dans son propre établissement. Il trouva un petit local de bureau de comptabilité dans le troisième arrondissement pour 0 F de pas de porte à condition de retaper entièrement l'endroit. Ce qui donna naissance à « L'Alexandrin », le restaurant étoilé au guide Michelin dont la réputation n'est plus à faire !

 

Son premier combat en faveur du bio consista à imposer un menu légumes. Cette innovation séduit aujourd'hui plus de 30% de ses convives. Mais le déclic pour s'investir dans la restauration rapide bio vient de Noémie sa fille de 11ans : « Toi qui prônes le goût et les saveurs, pourquoi ne crées-tu pas quelque chose pour nous ? Ou veux-tu qu'on aille manger pour 5 € ? » Il se rendit vite compte que l'unique réponse tournait autour de Ronald Mac Donald et de son univers jaune, bourré de cholestérol ! « J'aimerais que les gens mangent sainement de bons produits et aillent au fast-food américain occasionnellement pour que ça devienne une fête et non le contraire ». Une fois l'idée de la restauration rapide écolo, fallait-il encore trouver l'endroit. Il reçut une proposition pour le moins originale, s'implanter dans le hall du centre hospitalier Saint-Luc, Saint-Joseph.

 

Il réussit à créer « A Point », un endroit qui fait oublier complètement le reste du bâtiment avec un design épuré. Sa carte réunit près de 49 petits producteurs de la région  aux antipodes de l'industrie agro-alimentaire et des gros financiers qu'il exècre. La démarche se situe à l'opposé de celle de José Bové car il souhaite inviter les gens à manger autrement sans les contraindre. Il aimerait réunir toutes les générations dans son établissement où les étudiants des facultés toutes proches pourraient côtoyer les personnes âgées du septième arrondissement autour d'un cocktail de fruits pressés à la minute. « On peut changer le monde en buvant un café à 1 € 20 contribuant au commerce équitable ! » Son souhait le plus cher, outre de développer son nouveau restaurant, serait d'être copié. Les félicitions de ses confrères à l'instar de Pierre Troisgros pullulent , peut-être un signe encouragent...

 

En tout cas, il pourra toujours compter sur sa fille avec qui il s'accorde deux heures chaque soir après l'école autour de la cuisine et de ses produits. Histoire d'in transmettre le plus riche des patrimoines...

 

A Point

20, quai Claude Bernard - 69007 Lyon
 


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A suivre, I want to be a miss !
 

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