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 2 avril 2001


Dubouillon... de culture !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


De notre correspondante Anne-Charlotte Anav

« Je ne suis pas indispensable, si je ne livre pas mon dessin quotidien , ils mettront autre chose à la place! ». Et pourtant, qui ne jette pas un œil sur la caricature humoristique de l'éternel Dubouillon dans Le Progrès ? Au bout de 35 ans de carrière,  c'est presque un rituel qui s'est imposé entre les lecteurs et ce dessinateur.

 

Pour que le message soit percutant, il faut à Alain environ 1h30 de réalisation. Une passion qui s'inscrit dans son quotidien et qui s'imbrique parfaitement avec « un emploi du temps plutôt élastique ». Car cet artiste dans l'âme, « a toujours été révolté contre les habitudes ». 

 

Et pour cause, quand vous entrez dans son bel appartement/atelier, ce n'est pas la rigueur du rangement qui vous saute aux yeux. A ce propos, histoire de ne pas se laisser dépasser pas les événements, monsieur compte investir dans un ordinateur pour archiver toutes ses œuvres. La PAO et la mise en page ont également des utilités qui ne lui échappent pas.

 

C'est en 1966, qu'Alain Dubouillon entre en scène et devinez où ? dans le célèbrissime magazine Paris-Match, à l'intérieur duquel il glissait ses premières satires sociales. Car contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'est pas un fan de politique. Avec des parutions dans « Le Parisien, La voix du nord, Le courrier de l'ouest, etc.» le dessinateur a grandi au fil de son talent. Cela dit, côté financier « cela a toujours été un peu en dents de scie ». Pour gonfler ses revenus, Alain a un faible pour les droits d'auteur à l'image « d'Herbert » en Allemagne , qui lui rapportent parfois jusqu'à 10 000 francs, de quoi arrondir les fins de mois !

 

Aujourd'hui « même si cela a été dur de se faire un nom », un dessin de Dubouillon vaut entre 500 et 1000 francs et les compilations rétrospectives de l'année telles que « les semaines de Dubouillon » se vendent à 17 000 exemplaires.

 

Mais après les BD (le journal de tintin !) , les satires sociales, la politique au quotidien et autres, Dubouillon aspire à « retrouver une certaine ardeur artistique ». Mise à part une certaine stabilité financière, « il n'y a plus de surprise, tout ce que je fais c'est de l'acquis ».

 

Et même si aujourd'hui monsieur semble s'ennuyer un peu, « je suis vraiment content » dit-il. « J ‘ai compris énormément les gens durant ma carrière », et c'est apparemment la subtilité qui fait rire. L'humour facile n'est pas le but premier ce dessinateur- reporter, qui, en possession de sa carte presse, exerce également la fonction de journaliste. Mais, au bout de 20 ans, « le métier a changé, c'est le politiquement correct qui prédomine, et la critique est anesthésiée par un semblant de démocratie...il faut savoir pour qui on travaille ! ». 

 

Pour lui, le dernier bastion de liberté politique se trouve dans les journaux tels que « Le canard enchaîné ». Ce qu'il redoute ? « J'ai peur de mal vieillir, et de ne plus suivre les mouvements de la société », on comprend en effet le caractère dramatique que cela aurait sur le message personnel qu'il essaie de faire passer au quotidien. Pour l'instant c'est plutôt à gauche que l'homme pencherait, avec paradoxalement un faible pour les caricatures de Jacques Chirac.

 

Après ses études secondaires, et un an et demi aux Beaux-Arts, monsieur part faire son  service militaire qu'il considérait comme « une perte de temps ». En revenant, direction la capitale ou il emménage pendant 6 ans avec des musiciens... Séquence nostalgie !  « Lyon est une jolie ville, mais les relations sont moins conventionnelles à Paris », dit-il de notre cité où l'extravagance ne colle pas aux mondanités lyonnaises. « Elle ne prête pas à un échange chaleureux, et la reconnaisse artistique est quasi inexistante ». 

 

Et si Dubouillon n'est pas un fan des grandes tables, c'est « au Passage » en intime compagnie que vous le retrouverez. Quand aux projets plus personnels... secret défense... un indice ? .... des mots (cette fois-ci !) sur de la musique... bien sûr !
 


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A suivre,  Sandrine Bonnaire n'est plus une damoiselle...

 

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