Estelle
Mosnier, égérie du Conseil Régional
De
notre correspondant Marc Polisson
Surbookée
mais ponctuelle ! A midi tapante, Estelle Mosnier fait son entrée au Bus Café. Direction le bar où elle
commande... un café ! « J'ai comme l'impression que tu
vas tourner à la Vittel pendant le déjeuner ! » me glisse
Jean-Michel en se marrant ! Semblant deviner nos pensées, Estelle
s'empresse de « s'excuser pour cet apéro non conventionnel ».
« Je n'ai pas encore eu le temps d'en avaler un depuis ce
matin ! » m'explique-t-elle dans un grand sourire. On la croit
volontiers : tête de liste Millon, elle arpente le 1er
arrondissement du matin sans relâche de 7h30 à minuit ! C'est la
raison pour laquelle nous lui avons donné rendez-vous au Bus,
« pour que vous puissiez retrouver la civilisation pendant deux
heures ! » Et ce n'est pas un euphémisme !
Depuis
bientôt un an, la belle Estelle avale les Pentes ! Un point
topo ? Entre la Croix Rousse et les Terreaux, on trouve un territoire
escarpé, peuplé en majorité d'ex-soixante-huitards et de fumeurs de
« Chabanis » (pour reprendre l'expression de Thierry
Ardisson)... Les grosses légumes de la
gauche alternative ou plurielle trouvent là un terreau idéal pour s'épanouir
en toute quiétude. L'arrondissement est dirigé par l'écologiste -
faussement débonnaire - Gilles Buna
qui devrait retrouver son fauteuil avec une grande facilité. Se faire la
porte-parole de Charles Millon
dans de telles contrées paraît masochiste voire suicidaire !
C'est comme vouloir vendre des frigos à des esquimaux !
Mais
justement, « les challenges ne sont pas faits pour me déplaire ! »
assure Estelle ! A 30 ans, elle a déjà connu les affres de la création
d'entreprise et les tempêtes politiciennes.
Associée à Jean-Yves
Lornage, elle fonde en 1996 la sarl XPRIM,
spécialisée dans l'édition de catalogues publicitaires. Le virus de
la politique la (sur)-prend en 1995. Après une rencontre décisive et
orageuse avec Charles Millon, elle
se trouve propulsée sur le devant de la scène en 1998. A la surprise générale,
ce dernier l'impose en 4ème position sur la liste UDF-RPR
aux élections régionales. Chapeautée par Pascal Ronzière,
elle tient bon pendant « les évènements » qui
secouent l'institution régionale. La même année, elle fait la
connaissance de Giscard
qui en ressort tout émoustillé : l'ancien chef de l'État la réclame
désormais à chacun de ses séjours lyonnais.
Un
penchant vers la droite, insufflé à l'origine par son environnement
familial... Papa est entrepreneur
et maman s'occupe d'une maison de retraite basée dans l'Ain. En
1993, elle passe son bac au Sacré Cur de Bourg en Bresse. A Lyon
III, elle ne franchira pas le cap du Deug de droit. Mais peu importe !
Entre-temps, elle a étendu son domaine de connaissances : elle étudie
les relations humaines... au Quartier Latin ou au Flam... et
l'anatomie humaine en la personne de Didier Laï,
son fiancé, rencontré dans les couloirs de la fac ! En 1995, elle
n'hésite pas à le rejoindre en Suède... où ils vivront six mois à
la colle ! « C'est pêché ! » lui dis-je
en essayant de prendre un air sévère !... D'autant que les
tourtereaux attendront 1999 pour régulariser leur situation devant
Monsieur le Curé...
Comment
se débrouille-t-elle pour s'affirmer dans un environnement politique
quasi-exclusivement masculin ? Notre Mazarine (elle fait des mystères
quant à son géniteur !) - toute de noir vêtue - a une jolie
frimousse, ce qui, en politique est souvent vécu par les intéressées
comme un handicap. « Au Conseil Régional, j'ai la réputation
d'avoir beaucoup d'amants... et une
santé d'enfer ! » me glisse-t-elle en riant.
« On m'a fiancé avec Amaury Nardone, Pascal Ronzière... Au début,
ça m'énervait, mais maintenant j'en rigole... ».
Au volant
de sa 206 (noire, elle aussi), elle sillonne la Plaine de l'Ain (elle siège
au conseil d'administration de 3 lycées) et monte des projets pour les
26 ans en difficulté, prouvant par le sérieux de son travail
qu'elle n'est pas « un produit marketing, ni une potiche ! ».
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