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 10 avril 2000


Daniel Perez fête sa majorité !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Radio Scoop fête, le 5 avril 2000, ses dix huit ans. La première radio musicale lyonnaise atteint allègrement sa majorité sous la houlette de son fondateur Daniel Perez.

 

Le personnage irrite et agace ; ses mauvaises manières feraient rougir sa mère, sa grossièreté et ses coups de gueule sont légendaires. Volubile comme Roger Hanin, s'il a une voix qui porte "c'est uniquement parce que je suis sourd" affirme-t-il... 

 

Depuis vingt cinq ans, il plastronne au Cintra où il a accueilli la nouvelle direction - Évelyne - il y a une dizaine d'années. L'endroit présente deux avantages essentiels ; d'une part il accueille un grand nombre de businessmen de ses amis, d'autre part il n'est situé qu'à quelques mètres de ses bureaux de la rue Grolée. A deux pas du cabinet d'assurances qu'il a repris à son arrivée à Lyon en 1968.

 

Né en 1945 en Algérie, Daniel Perez arrive en France avec "des valises en plastique" en 1962. Après des études de droit à Paris, le jeune pieds noir réussit avec succès l'école des assurances puis reprend le cabinet Zurich à Lyon. L'affaire tourne gentiment mais le bouillonnant Perez commence à pantoufler dans ce métier de notable. Nous sommes au début des années 80, époque où fleurissent les radios pirates. En 1981, le candidat François Mitterrand promet de casser le monopole public sur l'audiovisuel en France et Daniel Perez sent alors le vent tourner. N'ayant pas un sou en poche, il s'en va taper son ami Albert Artiacco, PDG de Régit - travail temporaire.

 

Les deux compères s'associent et créent Radio Scoop en 1982. Pour les locaux, c'est le système D, puisque les premiers studios sont installés dans la villa de la mère d'Albert, à Saint-Cyr-au-Mont d'Or. Une immense antenne - installée par José Garcia - va bientôt défigurer la propriété familiale... De son perchoir, la radio arrose l'ensemble de l'agglomération lyonnaise. Dès 1984, Madame Artiacco retrouve la tranquillité, car les studios déménagent au Mont-Cindre, emplacement stratégique qu'ils ne quitteront plus. La jeune équipe bénéficie de la bienveillance de la municipalité de Saint Cyr...

 

En 1985, la loi sur l'audiovisuel autorise la publicité sur les radios libres et Daniel Perez abandonne sa casquette d'assureur et fait " la glissade ".

 

Le succès ne s'est jamais démenti depuis. La recette tient beaucoup au talent de ses animateurs. Pierre Duquerroy, pionnier de la bande FM (décédé l'an dernier) Jean-Philippe Serano, Jean-Alain Fonlupt et Marc Bessou... sont les vedettes de ce nouveau média et marquent de leur empreinte Scoop (notre dessin). Mais Daniel ne sait pas retenir ses animateurs qui partent à la concurrence. Après le départ de Christian d'Aubarède chez Radio Espace, c'est au tour de son directeur d'antenne, Roberto, d'être débauché par l'ennemi héréditaire, Jean-Paul Baudecroux le patron d'NRJ. Ce dernier passe dès la fin des années 80 à la vitesse supérieure en créant un network national alors que Radio Scoop reste une station régionale.

 

Pourquoi Daniel Perez n'a-t-il pas suivi le même chemin ? "Par manque de moyens et de courage. Jean-paul Baudecroux est né avec une cuillère en diamant dans la bouche. Il ne faut pas oublier que son père est l'inventeur du Rouge baiser". Après avoir longtemps tergiversé, Daniel Perez ouvre depuis deux ans des stations dans les communes limitrophes: Bourg en Bresse, Saint Etienne et tout récemment Roanne. Pour poursuivre son développement, Radio Scoop devrait être introduite en bourse à la fin de l'année.

 

Seul maître à bord depuis le départ d'Albert Artiacco en 1994, Daniel Perez qui possède 75% de la station envisage l'avenir en toute sérénité. Radio Scoop attire en moyenne 130 000 auditeurs par jour et a réalisé un chiffre d'affaires de 30MF en 1999. Il prend bien soin d'esquiver les rumeurs multiples qui courent sur son personnage : paie –t-il ses employés au lance-pierre ? "Au début il n'y avait pas d'argent, c'était un challenge pour tout le monde, concède-t-il. Aujourd'hui les salaires de Scoop sont dans la moyenne haute de la profession". Daniel Perez rejette les étiquettes qui collent à sa peau : "Quand vous réussissez dans cette ville conservatrice qu'est Lyon, ça énerve beaucoup de monde. On m'aime comme je suis ou on ne m'aime pas".

 

Et sa grossièreté légendaire : "Ma grossièreté, c'est comme ça : quand j'aime les gens, je les insulte. C'est ma façon à moi de les aimer. Je les traite de cons etc...alors que je ne le pense pas du tout". Certains de ses amis, pourtant très proches, n'ont toujours pas compris ce second degré très spécial...

 

Si il est dur, c'est uniquement en affaires : "Je suis un grand humaniste ! affirme-t-il sans sourire. Je fais énormément de social mais c'est ma face cachée. Mais c'est vrai que je suis strict et perfectionniste".

 

Radio scoop restera une affaire de famille, c'est Philippe, son fils unique - grand ordonnateur du concert anniversaire - qui prendra la suite. A lui de développer le réseau et de marier la station avec Internet et les technologies du troisième millénaire. Daniel Perez tire une dernière bouffée de son cigare et jette un coup d'œil à sa montre ; Il est temps d'aller dîner au KGB chez Thierry Nahon, qui a, lui aussi, fait ses débuts chez Scoop. La relève est assurée et il ne lui reste qu'un seul challenge - sans doute le plus difficile de sa vie : tenter d'améliorer son image. "Je suis naturel, heureusement que je ne suis pas parfait, je me ferais chier, sourit-il avant de conclure : En fait je ressemble à un cactus, je suis plein d'épines mais dedans je suis très bon"

 

Don't act.
 


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A suivre, Le prochain coup de pub de Frédéric Olmo...

 

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