Réunion
de famille chez Jacotte Brazier
Embrassades,
bousculades... tous ces signes extérieurs qui marquent la joie des
retrouvailles, vous pouviez en être témoin samedi matin sur les pavés
de la rue Royale. L'événement, tout comme l'aréopage présent, est
d'importance. La rue Marceau s'apprête à passer définitivement à
la postérité... s'effaçant devant une personnalité illustre, la
grande Eugénie Brazier. L'une des plus célèbres mères lyonnaises va
désormais avoir une rue à son nom dans ce quartier qu'elle a longtemps
marqué de son empreinte culinaire.
Pour
porter la nouvelle rue sur les fonds baptismaux, tout le gratin est bien
évidemment présent. Regroupés devant l'entrée du célèbre
restaurant, une centaine de gastronomes - trop âgés pour porter des
culottes courtes - écoutent pieusement Gilles
Buna, le maire écologiste de l'arrondissement, d'ordinaire plus
à l'aise en compagnie de ses amis végétariens.
C'est ensuite au
tour d'André Soulier de
fermer le livre d'histoire pour ouvrir son cur .
L'avocat lyonnais, reconnu tout autant pour son coup de fourchette que
pour ses plaidoiries, a rendu un hommage appuyé à Jean-François
Mesplède.
Le
critique gastro des Petites Affiches
Lyonnaises est en effet à l'origine de cette heureuse initiative.
Très émue, Jacotte Brazier,
petite fille d'Eugénie et héroïne du jour, se charge de faire rentrer
tout ce petit monde à l'intérieur du restaurant familial. Éparpillés
en petits groupes dans les salons, l'office ou la cuisine, les people
présents laissent leurs sempiternelles querelles au vestiaire pour
célébrer goulûment la cuisine lyonnaise.
Dans
le salon des politiques, Gérard Collomb - superstar - répond gaiement aux questions de
France 2 avant d'apostropher, sur le ton de la plaisanterie (?) Michel
Mercier. Tu devrais
prendre des vacances ! lance-t-il au Président du Conseil
Général. Sourire aux lèvres et pot de côte en main, chacun a une
anec-dote à raconter : un brin nostalgique, Jean-Pierre
Michaux se souvient de son séjour avec Jacotte Brazier à Lozanne...
lui à HEC, elle à l'Ecole hôtelière...
Henry
Chabert abandonne Jean-Paul
Lacombe l'espace de quelques instants pour évoquer le dîner de ses
premières noces (en 1968) donné en grandes pompes au Col de la Luère.
Le jeune patron de la Brasserie des
Brotteaux, Emmanuel Faucon,
toujours délicieu-sement accompagné, a sorti pour l'occasion un costume
à peine froissé et une immense écharpe blanche... A quelques détails
physiologiques près, on croirait reconnaître Alain
Delon !
Dans
la cage d'escalier, propice aux confidences, Olivier
de Kermel (Hilton) me glisse que si il demeure grand copain de Jacotte, il
l'est moins de son restaurant... Dans le sillage de Pierre Grison, Robert
Thévenot (Régions) se
fraie un passage en direction de la sortie... car il est déjà 13h et la
maîtresse de maison relâche au compte-goutte ses invités.
A
la plus
grande joie de Patricia Michaux
qui démarre illico un marathon shopping rue Jean de Tournes. Tout à son
bonheur, Jacotte peut enfin souffler ! Mon Dieu, quelle
famille !
|