Michel de
Matteis : lumières d'ailleurs
Par
Françoise Petit
Ce lyonnais que les bords de Sâone
inspirent peu, est l'artiste des ambiances
d'ailleurs, rejetant à la mer le réalisme de
l'image, les clichés peints, la vérité
affichée. Histoire de ne pas séduire à tout
prix.
Michel de Matteis revendique en douceur ses
observations de la vie du côté de l'équateur.
Heures tropicales avec cette lumière qui
réchauffe même la misère, ciels humides qui
rejoignent le sol pour coller aux pieds nus.
En phase avec la terre et ses couleurs de
peaux, ce fou de merveilleux sublime les
lieux de ses vrais voyages ou déplacements
virtuels. Il navigue en pionnier du désir
infini.
Pour cela, l'Amérique du Sud le fascine, au
point d'ériger ses favelas en monuments
classés patrimoine de l'humanité : "sous
les toitures des bidonvilles çà fourmille de
cris d'enfants, de musique et dans ma tête où
il y a toujours une place pour le ciel, je
vois des nuages où s'inscrivent plein de
messages et ces messages transportés par le
vent sont récupérés par les enfants... "
Michel de Matteis noie la souffrance dans
cette intimité pour créer sans douleur. Force,
émotion, optimiste se glissent ainsi dans ses
toiles. Instants d'inconnu, instinct de
traqueur de regards. Sur ses toiles pourtant,
pas l'ombre d'un corps mais des bouts de
villes ancrées dans une peinture épaisse comme
de la boue.
L'ancien élève des Beaux-Arts de Lyon
s'y love, c'est sa thérapie qu'accompagne son
âme de poète : c'est beau des poissons
accrochés aux arbres . C'est beau ce que
vous faites jeune homme, continuez à nous
offrir à dose homéopathique (il avoue ne pas
produire vite !) les uvres de vos rêves.
En attendant le plaisir de vous voir exposer,
allez passez un week-end chez Jean-Pierre,
votre copain d'Ecole, celui qui adore la pêche
et cherche désespérément un étang à louer !
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