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22 décembre 2003


Requiem pour les santons du 6ème !

 

 

De notre correspondant François Pill

 

A la veille de Noël, Yvette Vernay, concierge de son état, seule dans sa loge du 6ème  arrondissement, est fort marrie. Cet hiver, elle ne pourra pas assouvir sa passion : la réalisation de sa crèche annuelle. Rencontre avec un personnage qui passera un mauvais Noël ! Grâce à qui ?



 

Comment peut-on attraper le virus de la création de crèche lorsqu'on est une Lyonnaise pure souche depuis 56 ans ? Cette passion est née d'une frustration d'enfance due à l'éternelle guerre des sexes. En effet, lorsque ses petits camardes du sexe fort s'amusaient avec des soldats de plomb, elle tentait de les imiter en mettant en avant ses santons provençaux offerts par sa belle-mère. Elle les accumule au fil des années en se rendant au marché des santons à Marseille ou bien encore chez des petits commerçants lyonnais, aujourd'hui disparus. Sa collection prit de l'ampleur pour dépasser rapidement le chiffre incroyable de 430 santons (ce qui correspond à une hauteur d'1 mètre 80 pour 9 mètres de profondeur). Elle s'est d'ailleurs débarrassée de toute la vaisselle et des vêtements qui encombraient ses armoires pour n'y ranger que ses santons.



 

Chaque Noël, elle la déclinait selon différents thèmes dont le plus « people » est sans nul doute le mariage inspirée de Lady Di (elle voue un véritable culte à la princesse de Galles) et du prince Charles, avec fermes, marchés et châteaux (dans le style versaillais, s'il vous plaît) avec leurs jardins à la française (que n'aurait pas renié Lenôtre et dont elle taillait elle-même les buis...) Les médias commencèrent à s'intéresser à elle, ce fût tout d'abord la reconnaissance locale avec le Progrès grâce à une relation de l'un de ses locataires puis de fil en aiguille, « la gloire ultime » : un reportage dans le journal de 13 heures de Jean-Pierre Pernaud, le jour de Noël 1998.



 

Est-il utile de préciser que l'installation de ce petit monde miniature dans des conditions acceptables requiert plus de place que sa propre loge ne peut lui en offrir. Depuis 1998, un local commercial lui était donc prêté pour qu'elle puisse partager sa passion avec le plus grand nombre (plusieurs centaines de visiteurs l'an dernier). Mais le propriétaire a affecté sa boutique à d'autres occupations et les santons d'Yvette se retrouvent sans toit. Contraints de dormir à la belle étoile, comme les bergers de l'Evangile ! En effet, notre dame patronnesse n'a pas trouvé « d'auberge » pour ses petits protégés. Dominique Nachury, l'ancienne maire du 6ème, était bien venue visiter sa crèche à plusieurs reprises. Mais selon Yvette, la nouvelle municipalité « préfère boire des coups plutôt que de s'intéresser à ce type d'événements ».

 

Contactée par Lyonpeople.com, Elodie Humeau, maire adjointe du 6ème arrondissement nous assure que "la mairie du 6ème ne pouvait accueillir cette exposition cette année car Mme Vernay avait refusé l'opération. En revanche, l'année prochaine, celle-ci devrait pouvoir être installée dans l'atrium de la mairie du 6ème. Si Mme Vernay nous confirme son accord." Dont acte. Quant aux institutions, elles ne sont prêtes à l'aider qu'une fois le travail terminé en lui réalisant de petites actions de communication (réalisation d'affiches, partenariat avec l'office du tourisme). Elle aimerait prendre possession du « lieu autour du 20 octobre afin de pouvoir disposer mes personnages tranquillement, avant que les spectateurs potentiels ne se soient saisis par la fièvre acheteuse de Noël et des soldes ». 

 

Mais Yvette est une concierge moderne qui relaie son combat grâce à son site internet (http://membres.lycos.fr/noel50/) et accumule des admirateurs dans le monde entier : une récente missive émanant d'un ressortissant africain lui proposait de l'accueillir avec ses santons (ç'est aussi simple que ça un coup de foudre virtuels). Si Yvette ne trouve pas de local pour l'année prochaine, nous risquons donc de perdre une figure locale qui préférera s'expatrier vers des cieux plus favorables !
 


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A suivre, La disparition d' Yves Girard

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Le café réchauffé c'est terminé !

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