Transbordeur :
un second souffle
pour Victor Bosch
Photo © Jean-Luc Mège
Par Alexandre Mathieu
Après l'étude de
dossiers plus ou moins crédibles, la Mairie de Lyon a décidé de reconduire
Victor Bosch à la tête du Transbordeur, dont il est le gérant et fondateur
depuis 1989. Raisons économiques pour les uns ou juste retour des choses pour
les autres, le petit monde du show-biz lyonnais semble ne pas rester indifférent
aux résultats de cet appel d'offre pourtant réalisé dans des conditions
draconiennes.
En
effet, le staff de Gérard Collomb a voulu montrer son intégrité dans la
gestion de ce type de dossiers, comme une accusation lancée à la précédente
équipe menée par Michel Noir qui avait attribué à Victor Bosch la
création et la gestion exclusive du Transbordeur : aucun des candidats n'a pu
entrer en contact avec les services de la Ville pour argumenter son dossier.
Jusqu'à la dernière minute, le suspens sera resté entier, et beaucoup pensaient
que le producteur de « Notre Dame de Paris » et du « Petit Prince » allait vider
les lieux avec son personnel.
Impression renforcée par la rumeur voulant que la Mairie se serait bien
débarrassée de ce vestige de l'époque Noir au profit d'un gérant plus
« malléable ». Une occasion en or pour ceux qui se prétendent représentants de
la nouvelle génération de faire jouer de leurs relations avec certains membres
du cabinet du Maire et ainsi faire avancer leur dossier. Peine perdue, le
Ninkasi et consort sont restés sur le carreau, et toute la mauvaise foi du monde
n'y changera rien. Idem pour Jean David Perthuis à qui il serait bon de
rappeler que le milieu des boites de nuit n'est pas la famille du spectacle.
Grosse déception également pour le producteur lyonnais Jean-Pierre Pommier
qui aurait bien mis le Transbo dans son escarcelle.
A l'annonce du
résultat, certaines mauvaises langues se sont rapidement répandues en ville,
dénonçant une décision basée uniquement sur des impératifs économiques. En
effet, en cas de changement de direction la Ville aurait du financer les
licenciements de tout le personnel actuel pour embaucher la nouvelle équipe. Et
seul Victor Bosch permettait d'éviter cela. Pour le cabinet du Maire, « si ce
dossier a été choisi, c'est surtout pour sa solidité et son projet artistique
qui était plus construit que les autres, et plus crédible. D'autant plus que le
quota d'artistes locaux fixé par la Mairie pour obtenir la gestion de la salle
est atteint depuis des années ». Alors pourquoi changer une équipe qui
gagne ?
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