Albert au mains d'argent !
De
notre correspondant Marc
Vagabond
Après
15 ans de bons et loyaux services derrière le comptoir de La
Passerelle, Albert Dray a
élu domicile dans le 6è. Loin de ses rêves megèvans, il s'installe
dans un petit bar de quartier sans envergure... Deux mois après, il en a
fait un must incontournable à l'heure du déjeuner... Extrait d'une
histoire cousue de fil d'argent.
Décembre
1999, quai saint Antoine. Un samedi à l'heure du rush de midi. Albert annonce à qui veut
l'entendre (pas grand monde en fait, car tous les convives ont le nez
plongé dans la sauce de leur escalope) qu'il est sur le point de vendre
La Passerelle, établissement mythique des nuits lyonnaises.
Objectif : partir sur les très chics pentes de Megève avec la
cagnotte ! L'annonce ne produit pas l'effet escompté ! Car
les nombreux habitués présents, connaissant la gourmandise - en espèces
sonnantes et trébuchantes - du personnage se doutent bien qu'il lui
faudra de nombreux mois avant que ce doux rêve ne devienne réalité !
Décembre
2000. Après plusieurs mois de randonnée infructueuse en montagne, Albert étrenne sa
nouvelle acquisition dénommée Le Lyautey et située... sur la
place éponyme dans le 6ème. C'est sur ce petit bistrot de
quartier, pas vraiment sur le circuit de la jet lyonnaise, qu'Albert a
finalement jeté son dévolu...
Et Megève ? « Avec sa grande
taille, il risquait fort
d'attraper le mal des montagnes... » s'exclame - avec la
discrétion qu'on lui connaît le jeune Lionel Perrier ! A
moins qu'il ne s'agisse plutôt du mal du pays !
Toujours
est-il que la nouvelle se répand comme une traînée de poudre (!) dans
la ville. En un clin d'il, tous les fidèles, sevrés des coups de
gueule de notre vedette locale, se pressent place Lyautey. Moins d'un
mois après l'ouverture, il est déjà de bon ton de s'y montrer.
On y
croise tout le gratin de la nouvelle et de l'ancienne économie, du
commerce... et du monde politique : de l'écharpe orange de Thierry
Braillard à la bedaine de Michel
Brochier, c'est le défilé permanent
! Henry Chabert
(ci-dessus), ne pouvant régler sa note après sa lourde condamnation effectuera même
un stage à la plonge* !
Bref
c'est full ! Au
point qu'il est parfois compliqué de trouver vers midi une table près
du bar ( le must, « les touristes » étant promptement dirigés
vers le premier étage !). Albert,
qui a adopté un langage policé (c'est l'effet 6è), est aux anges !
Notre homme aime l'argent et ne s'en cache pas... Même s'il a décroché
des murs de son établissement les caricatures de Castillon le représentant
en train de brasser des dollars !
Pour se défaire de cette image matérialiste,
l'aubergiste fait dans le café-philo ! Une fois par mois, il
organise un débat... c'est vraiment sa B.A. du mois ! « Du
commerce tous les jours, de la philosophie de temps en temps ! »
explique-t-il doctement à Robert Cathebras du Progrès.
Tout est dit !
Peu
de monde ignore encore les raisons du succès de ce bistrot qui ne désemplit
pas ! L'équipe emmenée par notre ami y est pour beaucoup : Claudie,
sa dulcinée, veille au grain (et sur la caisse) tandis que la fidèle Mena
(diminutif de Philomène) manage Pascalou en salle.
Mais ce qui fait la réputation
culinaire du Café du Pond, c'est sa fameuse escalope à la crème
(préparée par le Chef-jouteur Philippe) garnie de gratin
dauphinois. Souvent imitée, jamais égalée ! Ce
n'est pas un scoop, Albert attend les dernières autorisations pour
construire une luxueuse terrasse sur la place ! Cela va être de plus en
plus difficile de repartir bosser après le déjeuner !
11,place
Maréchal Lyautey - 69006 Lyon
Tel
: 04 78 52 39 99
Ouvert
tous les jours dès 6h30 jusqu'à 23h. Pas de restauration le soir.
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It's a joke !
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