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24 juin 2002

 

Pierre Chaduc orchestre la scène des apôtres

 

 

 

 

 

 

 












De notre correspondant Mehdi

 

A 61 ans, Pierre Chaduc s'impose comme la personnalité idiomatique de l'univers lyonnais des architectes d'intérieurs. Surnommé « Dieu » par ses confrères, il orchestre la scène durant certaines soirées « tropicales » entourés des ces 12 promoteurs. Le décorateur, muséographe n'a cessé ces 35 dernières années de marquer de son empreinte le chaste lit des bords de Rhône : des discothèques les plus prisées aux derniers restau chic, il prend même le temps de s'arrêter décorer des musées...toute une histoire.

 

Les Saint Antoine, Xyphos , Drogly, Paradiso, Kobdo, les Milord et Arc en Ciel, La Bourse (ci-contre), les brasseries Lacombe, (dont les Terrasses de Saint Clair) et autres Splendid soit autant de noms qui hument de souvenirs ou d'actualité de la vie nocturne lyonnaise et qui attestent que Pierre Chaduc aura apposé son coup de crayon sur bon nombre d'enseignes qui jaugent nos parcours de simple mortel. Car c'est à ce demander si le surnom un peu mégalo de l'architecte Chaduc n'a alors pas un sens réel ne serait-ce que dans la quantité de réalisation effectuée dans la cité du Rhône.

 

Tout commence il y a plus de quarante ans dans les douves de l'école des beaux arts de Lyon où le jeune Chaduc suit assidûment ces 5 années d'études artistique généraliste. L'ambiance est « universitaire » paraît-il, on ne pourrait le vérifier, mais le jeune homme ne supporte déjà pas l'autorité. Ce qu'il aime c'est « prendre des risques », quoi de plus étonnant alors qu'il n'ait par la suite travaillé que pour lui même : il s'attaque à un domaine resté vierge jusqu'à lors, la décoration d'intérieur détenue par les « installateurs » et s'attèle à une profession qui restera dénigrée durant de nombreuses années.

 

Pierre Chaduc les aura toutes faites : boucheries, charcu-teries, en passant par les salons de coiffure, les bars, discothèques et restaurants: le palmarès est impressionnant.

 



Près de 25 discothèques en 22 ans, parmi lesquelles un certain nombre d'incontournables des quais de Saône tel
l'Alibi ou le Flamenco Rock qui témoignent d'une époque résolument différente. « Il n'y a plus de nuit » selon Chaduc, « c'est un milieu qui s'est rétréci et qui se cherche ». C'est pourquoi l'architecte d'intérieur s'est orienté au début des années 90 vers la restauration qui fait selon lui « les soirées des noctambules ».

 

Au travers de ces restaurants, deux rencontres vont représenter un véritable tournant pour le décorateur. D'abord la chance de rencontrer Jean Paul Lacombe l'amènera à réaliser les brasseries du célèbre restaurateur (ci-dessus La terrasse de Saint Clair). Alors qu'il peut choisir ses clients selon leur notoriété, Georges Blanc lui propose de composer l'intérieur du Splendid (ci-dessous) et malgré le retard pris par le chantier l'ouverture sera attendue et appréciée du tout Lyon. En outre Pierre Chaduc apportera son talent au monde de l'hôtellerie, et une fois encore ce ne sont pas les exemples qui manquent.

 

Du Sofitel  Bellecour, à celui d'Alger ou de Madrid, plus encore les prestigieux hôtels de Christian Lameloise des Beaux Arts, Carleton, Mercure et Lumière, dans lesquels Pierre Chaduc aura su imposer sa griffe et sa personnalité omniprésente dans la profession.

 

Pour cela il arbore ses responsabilités comme un chef d'orchestre qui fait répéter ses équipes en constituant un noyau d'entreprise près à passer à l'offensive à tout moment. Il garde tout de même la main mise sur toute la partie création, les anges ne créant pas c'est bien normal.

 

Aujourd'hui l'immortalité du père de ses pairs réside dans ses élans de cœur : sa fille, à 34 ans, fait déjà son bonhomme de chemin comme architecte, affaire à suivre.     
 


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