Cresus... pas
assez cher pour toi mon fils !
De notre correspondant Mehdi
A la manière d'Amélie Poulain, Christian Odin
avait le rêve d'être collectionneur de montres
anciennes, de deuxième poignée pour ainsi dire,
et ce rêve il le réalisa en 1993 en ouvrant sa
petite boutique du second arrondissement . De
l'adage « des vieux pots dans lesquels on
feraient les meilleurs soupes » lui vint alors à
l'orée du troisième millénaire l'idée richissime
et très technologique :
www.cresus.fr mettant en ligne montres et
bijoux anciens. Le pari est aujourd'hui réussi - pour preuve le site recevait le 23 avril
dernier le Trophée E-Business 2002 du meilleur
service aux particuliers. Toute une histoire de
tic-tac...
Loin d'être « toc toc », Christian Odin maîtrise
le fil du temps. Ancien horloger et bijoutier
traditionnel, il éprouve depuis sa plus tendre
enfance une admiration certaine pour les montres
de collection. C'est pourquoi il décide en 1997,
à 43 ans, de mettre à profit son goût de
l'occasion. De par le nom de sa boutique rue
Emile Zola, il impose au public un certain
humour : « J'avais pensé en nommant le magasin,
"qui donnerait plus que Cresus ?" C'est longtemps
après que je me suis rendu compte que c'était un
peu prétentieux ! ». L'anecdote de l'ouverture
de la boutique n'en est pas moins étonnante, les
vitrines restantes vides pendant des semaines
avec l'écriteau « recherche montres et bijoux
d'occasion ».
Une
fois les vitrines remplies, l'horloger bijoutier
du second se mit en quête de renouveler ses
stocks et très rapidement plusieurs centaines de
pièces furent disponibles en magasin. L'ambition
fut triple : ne choisir que des produits de
qualité car il ne s'agissait pas de tenir une
quincaillerie de troisième zone. En outre offrir
la garantie et les services du neuf. Enfin
remplir le cahier très contrôler des charges
visant les produits volés auprès des douanes, le
blanchiment de métaux ne restant alors que
strictement professionnel. De plus l'occasion
prenait un sens différent des lieux communs. Les
montres suisses, par exemple, valorisés de 200 à
20 000 Euros donnent une tranche d'économie
comprise entre 1000 et 10000 Euros - économie au
sens littérale donc.
« Un oeil sur l'ancien et l'autre sur le
futur », Christian Odin est sensible aux
nouvelles technologies, en particulier lorsqu'
apparaissent les sites de ventes aux enchères.
Il décide alors de se lancer dans l'aventure
Internet mais l'horloger n'entend pas le marteau
du numérique... C'est pourquoi il emploiera
- d'abord en contrat de qualif puis en temps que
membre à part entière de sa société - Grégory
Ortega jeune Webmaster du CTI.
L'année 1999 est consacrée à la construction du
site, les deux collaborateurs voulant
s'appliquer à la tâche... jusqu'en 2000 ou il
apparaît sur le net. Mis à jour quotidiennement,
le site propose aujourd'hui plus de 300 produits
que l'on peut commander en ligne. La réussite
semble donc totale : 500 visiteurs/jours et près
de 15% du CA du magasin soit prêt de 300 000
Euros.
La
vie du site est riche d'anecdotes : du berger
des alpages corses, au riche héritier en
croisière qui fait livrer ses bijoux à une
capitainerie de passage, tout le monde cherche à
réaliser sa petite économie.
Néanmoins cela va plus loin que le seul attrait
du profit à petit prix. Christian Odin aime
faire renaître chez ses clients une partie de
leur passé. Vous retrouverez peut être la
montre de votre père que vous aimiez tant
enfant, sauf s'il n'en portait pas bien sûr, ou
le bijoux de votre grand mère qu'elle perdit
pendant une croisière passionnée avec un jeune
anglais avant de vivre la tragédie d'un
naufrage... Qui sait ?
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