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8 juillet 2002

 

Cresus... pas assez cher pour toi mon fils !

 

 

 

 

 








 

De notre correspondant Mehdi

 

A la manière d'Amélie Poulain, Christian Odin avait le rêve d'être collectionneur de montres anciennes, de deuxième poignée pour ainsi dire, et ce rêve il le réalisa en 1993 en ouvrant sa petite boutique du second arrondissement . De l'adage « des vieux pots dans lesquels on feraient les meilleurs soupes » lui vint alors à l'orée du troisième millénaire l'idée richissime et très technologique :

www.cresus.fr mettant en ligne montres et bijoux anciens. Le pari est aujourd'hui réussi - pour preuve le site recevait le 23 avril dernier le Trophée E-Business 2002 du meilleur service aux particuliers. Toute une histoire de tic-tac...

 

Loin d'être « toc toc », Christian Odin maîtrise le fil du temps. Ancien horloger et bijoutier traditionnel, il éprouve depuis sa plus tendre enfance une admiration certaine pour les montres de collection. C'est pourquoi il décide en 1997, à 43 ans, de mettre à profit son goût de l'occasion. De par le nom de sa boutique rue Emile Zola, il impose au public un certain humour : « J'avais pensé en nommant le magasin, "qui donnerait plus que Cresus ?" C'est longtemps après que je me suis rendu compte que c'était un peu prétentieux ! ». L'anecdote de l'ouverture de la boutique n'en est pas moins étonnante, les vitrines restantes vides pendant des semaines avec l'écriteau « recherche montres et bijoux d'occasion ».

 

Une fois les vitrines remplies, l'horloger bijoutier du second se mit en quête de renouveler ses stocks et très rapidement plusieurs centaines de pièces furent disponibles en magasin. L'ambition fut triple : ne choisir que des produits de qualité car il ne s'agissait pas de tenir une quincaillerie de troisième zone. En outre offrir la garantie et les services du neuf. Enfin remplir le cahier très contrôler des charges visant les produits volés auprès des douanes, le blanchiment de métaux ne restant alors que strictement professionnel. De plus l'occasion prenait un sens différent des lieux communs. Les montres suisses, par exemple, valorisés de 200 à 20 000 Euros donnent une tranche d'économie comprise entre 1000 et 10000 Euros - économie au sens littérale donc.

 

« Un oeil sur l'ancien et l'autre sur le futur », Christian Odin est sensible aux nouvelles technologies, en particulier lorsqu' apparaissent les sites de ventes aux enchères. Il décide alors de se lancer dans l'aventure Internet mais l'horloger n'entend pas le marteau du numérique... C'est pourquoi il emploiera - d'abord en contrat de qualif puis en temps que membre à part entière de sa société - Grégory Ortega jeune Webmaster du CTI.

 

L'année 1999 est consacrée à la construction du site, les deux collaborateurs voulant s'appliquer à la tâche... jusqu'en 2000 ou il apparaît sur le net. Mis à jour quotidiennement, le site propose aujourd'hui plus de 300 produits que l'on peut commander en ligne. La réussite semble donc totale : 500 visiteurs/jours et près de 15% du CA du magasin soit prêt de 300 000 Euros.

 

La vie du site est riche d'anecdotes : du berger des alpages corses, au riche héritier en croisière qui fait livrer ses bijoux à une capitainerie de passage, tout le monde cherche à réaliser sa petite économie.

 

Néanmoins cela va plus loin que le seul attrait du profit à petit prix. Christian Odin aime faire renaître chez ses clients une partie de leur passé. Vous retrouverez peut être la montre de votre père que vous aimiez tant enfant, sauf s'il n'en portait pas bien sûr, ou le bijoux de votre grand mère qu'elle perdit pendant une croisière passionnée avec un jeune anglais avant de vivre la tragédie d'un naufrage... Qui sait ? 
 


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