Du
rififi aux Halles de Lyon
Dans
ce temple de la gastronomie lyonnaise coincé entre deux barres de HLM,
toute modification du POS (Plan d'Occupation des Surfaces) prend
rapidement des allures de vendetta.
On se souvient du raffut engendré par
l'installation de l'épicier oriental Bahadourian
il y a quelques années, arrivée qui avait déclenché un tollé général
chez les commerçants. Le microcosme est aujourd'hui en ébullition depuis
qu'un des leurs - en l'occurrence le jeune patron de la maison Cellerier (fromagerie, charcuterie, traiteur)
- a décidé d'élargir sa gamme de produits aux coquillages.
Pierre-Guy
Cellerier
(ci-contre) projette en effet d'acquérir le comp-toir "Chez
Georges" situé en face de son plot charcuterie pour y développer un
stand de pois-sons et coquillages. Cette perspective n'est pas du goût des
spécialistes en la matière, les célèbres maisons Rousseau,
Merle et Antonin. Ces derniers menacent de boycotter les fromages de
Pierre-Guy :
"Chacun
son métier et les vaches seront bien gardées" nous dé-clare Eric
Giraud (ci-contre), le patron de Chez Antonin. De son côté, le jeune
fromager n'a pas peur d'être mis en quarantaine par ses confrères :
« C'est juste en face de chez nous et ça va nous permettre
d'offrir à notre clientèle un plus large éventail de produits.»
Il se fait un point d'honneur à démentir le fameux dicton
qu'on lui sert depuis peu : « Tu perdras dans le métier
des autres l'argent que tu as gagné dans le tien ».
Nullement
impressionné, Pierre-Guy Cellerier garde le sourire. Aux Halles comme
ailleurs, le soleil brille pour tout le monde.
A
suivre, Vins et Marketing, la dernière carte de Nicolas Balaÿ...
page
suivante
|