L'artillerie
lourde du Petit Futé
Cette
année, le Petit Futé a changé de patron. La
belle Coralie
Deleage exilée
en Suisse, c'est Frédéric
Contou-Carrère
(ci-dessous) qui a été intronisé lors du
lancement de l'édition 2002 à bord de l'Hermès
(voir chronique).
Le concept n'a pas varié d'un iota. On a en
mains un véritable annuaire (style Pages
jaunes) en moins rébarbatif et en plus coloré.
Sans se départir d'une plume parfois
corrosive. Jugez-en plutôt !
Du
balai brosse au nain de jardin, des antiquités
aux maisons de retraite... on trouve de tout
dans l'édition lyonnaise du Petit Futé.
Deux fois plus d'infos pratiques et trois fois
moins de pub : c'est là que se situe,
sans doute, la grosse différence avec son
ennemi juré du Petit Paumé.
Même
s'il faut débourser 49F pour l'acquérir. A
titre d'exemple, les amateurs de lingerie
masculine sont servis (Slipissimo et Villebrequin
p.117) tout comme les internautes (p.72 et 130).
La
seconde moitié du guide est consacrée à la
ripaille, c'est celle qui nous intéresse le
plus. Côté restos, les commentaires sont
souvent élogieux et argumentés (une bonne
dizaine de lignes par établissement). Au pire
un petit bémol, comme pour l'Arcadius,
rue Mercière (p.152), des regrets vis à vis du
Salmon Shop (p.207) ou une Lapalissade
pour le Bistrot Carnot (p.154).
Dans
ce climat fort consensuel, on se trouve fort
(agréablement) surpris en dénichant la
critique du Bistrot Romain, rue de la Ré
(p.155) où il est dit que « le
carpaccio de buf reste accroché à
l'assiette ». Et oui, il n'a sans
doute pas envie de mourir deux fois ! Dans
la série « torpilles », on a
rarement vu pareille rafale : « Dès
le début, la serveuse manque de sourire puis la
fin du service approchant, les portes sont
ouvertes, le froid rentre et vous n'avez
qu'une envie : partir. Mais en allant régler
l'addition, vous trouvez la pelle qui vient de
servir à ramasser les balayures, posées sur le
tiroir des couverts. Alors cette fois, c'est
fuir dont vous avez envie. »
Le
P'tit Bouchon
de la rue Mercière est logé à la même
enseigne (p.164) : « (...) Pour ce
prix, le saumon a le goût de truite et
l'agneau ressemble à du mouton 10 ans d'âge
(l'odeur est insoutenable), en tranches épaisses
».
Grand
gagnant cette année encore, Le Saint Joseph
fait l'unanimité contre lui (p.166). Et le rédacteur
d'enfoncer le clou (plus profondément encore
que son confrère du Petit Paumé :
« Quand on regarde la carte du Saint
Joseph, on se dit qu'on est dans une rue à
touristes sur la Côte d'Azur et que l'on va
se faire avoir. (...) ça sent l'arnaque. Une
fois rentré, on se rend compte que ça sent
aussi le gras. Attention, prévoir de changer
ses vêtements après le resto ! »
Il
est clair que pour certains, il est plus que
temps d'aller se rhabiller !
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