La miroiterie Targe
Par
France Lor
Rencontre avec
Stéphane et Guillaume Targe,
miroitiers depuis 4 générations. Dans
leurs bureaux de la rue de Marseille, les fils Targe n'envisagent
pas autre chose que le "savoir verre".
"Nous sommes nés dedans" explique Guillaume, "Adolescents, pendant les grandes vacances nous bossions déjà dans
l'entreprise." "Notre
père avait même demandé une dérogation" précise Stéphane, pour que nous puissions travailler à 14 ans !"
Au départ,
c'était des coups de mains à la pose ; à 18 ans, ils livraient en
camionnette ; à 20 ans ils conduisaient des chantiers... "Pour nous, c'est une évolution normale." Résultat,
à 30 et 29 ans, les voilà à la tête de la Maison Targe :
36 millions de CA, un effectif de 45 personnes et une flotte de 25 véhicules
sillonnant Lyon et sa région Rhône-Alpes.
Tout
a commencé en 1907 lorsque leur arrière-grand-père, Gabriel Targe,
venu de Givors, implante sa petite entreprise artisanale de miroiterie
Place Gabriel Péri, dans le 7° arrondissement.
A sa suite, ses 2 fils, Claude
et Jean développent l'affaire qui passe ensuite entre les mains de
Bernard et André. Avec eux, l'essor de la maison Targe se poursuit, si
bien qu'en 1971, ils rachètent leur ancien concurrent, Dumaine.
Aujourd'hui, c'est donc au tour de Stéphane et Guillaume de se partager
les fonctions de Directeur général et Directeur Commercial, aux côtés
de leur oncle Bernard, toujours PDG. Mais leur histoire ne serait
pas complète sans un détour par la branche féminine : c'est en effet,
à leur arrière grand-père maternel, l'architecte Auguste Chollat,
que l'on doit la fameuse horloge de Tassin...
Comme
bien des fils de familles lyonnaises, les Targe ont fait leur scolarité
chez les Maristes. Après quoi, diplôme de l'ESG Paris en
poche pour Stéphane et de l'IDRAC pour Guillaume, ils ont
rejoint la miroiterie dès 23 ans.
Un autre métier ? Ils n'y ont jamais
pensé : « nous sommes
trop imprégnés de cette culture et puis c'est une fierté et un
challenge de poursuivre l'uvre de 4 générations ». En
plein cur du 7°, Targe, est en
effet, l'une des dernières entreprises lyonnaises à l'ancienne :
certains ouvriers ont 40 ans de maison ! Beaucoup ont vu grandir leurs
jeunes patrons qui sont allés au charbon avec eux. Aussi, dans les
ateliers attenants aux bureaux et magasins, chacun travaille-t-il dans la
bonne humeur et le respect mutuel. "Même
s'il y a parfois de coups de gueule !
Aussi
compétents que sympathiques et décontractés, les jeunes gens ont su fidéliser
les gros clients de l'entre-prise et développer
parallèlement un marché de la décoration : « nous
collaborons beaucoup avec des décorateurs et architectes »,
assurent-ils. Parmi leurs plus belles réalisations : les vitrines et
glaces des Magasins Hermès, Augis, Manoukian,
Chatet.. et la galerie de liaison de l'aéroport de Satolas,
depuis peu Saint-Exupéry...
Autre
créneau porteur : la protection des personnes. Devant la recrudescence du
vandalisme, Guillaume a eu l'idée de créer en 1994 un département
"Remplacement de vitrines" qui fonctionne 24h/24h. Un succès,
puisqu'il réalise une moyenne de 160 interventions par an !
Leur
clientèle s'est également rajeunie, « nous
travaillons avec des gens de notre âge », assure
Stéphane, évoquant leurs copains maristes aujourd'hui dans l'immobilier
ou aux commandes d'entreprises florissantes...
Sur
la brèche de 7h15 à 19h15, sans compter le samedi matin, Stéphane et
Guillaume savent aussi se détendre. Bons vivants et conviviaux, ils fréquentent
assidûment tous les endroits "in" de Lyon : des apéros du
jeudi au Fish, au Milano tout proche de la
miroiterie, en passant par le Quai Ouest et le Millénium.
Bref tous les endroits "people" qui bougent "pour
voir les gens que l'on connaît depuis qu'on est gamins".
Car
à la ville, les deux frères sont également insépa-rables : ils habitent
tous deux rue Pasteur, à deux pas de l'entreprise, et leurs épouses, la
lyonnaise Céline Cambet pour Stéphane et l'annecienne Anne-Sophie
Gagneux, pour Guillaume sont, au dire de leurs maris, devenues de véritables
complices...
Fans
de sports, ils pratiquent ski, tennis, squash, kart... Ajoutons qu'accros
de foot, ils ne ratent jamais un match de l'OL auquel ils
sont abonnés. Une passion à laquelle ils ne s'adonnent pas que dans les
gradins puisque Guillaume est en train de monter une équipe
"Targe" avec des copains. L'objectif ? Concourir au championnat
de foot-loisir. Coup d'envoi des premiers matches en septembre 2000 !
A
suivre, la bijouterie Beaumont et Finet...
page
suivante
|