Beaujolais
Nouveau :
fontaine de cash !
De
notre correspondante Anne-Charlotte Anav
Partie
intégrante des réjouissances hivernales, le
troisième jeudi de novembre est devenu le
rendez-vous festif immanquable pour les
amateurs de Beaujolais Nouveau. Né en
1951, le phénomène célèbre, en cette année
2001, son premier demi-siècle d'existence.
Poids historique, économique et réglementaire,
c'est une véritable Saga.
Vieux
comme le monde, le Beaujolais nouveau est aussi
surnommé « la
plus belle opération commerciale de l'après-guerre ».
Gouleyant, fruité et pétulant de jeunesse,
oui...mais aussi un vin traditionnel,
accompagnant depuis les Hébreux, la fin des
vendanges et le soutirage des premiers vins à
boire.
D'envergure planétaire, exporté dans
le monde entier, le temps où les quelques
milliers d'hectolitres produits par le
vignobles faisaient le bonheur des habitués de
bouchons lyonnais, semble bien loin de nous. La
récolte totale moyenne annuelle atteint désormais
1 350 000 hectolitres, soit une production de
190 millions de bouteilles (faites le
calcul...).
Bénéficiant
d'une notoriété égale au champagne et au
bordeaux, le beaujolais a conquis tous les marchés
nationaux puis internationaux pour s'attaquer
aujourd'hui aux pays asiatiques (nems
accompa-gnés de beaujolais : exquis).
Principaux adeptes du breuvage, les Allemands,
les Etats-Unis, les Pays Bas et la Suisse sont
classés parmi les premiers pays importateurs.
Parlons peu, parlons bien : ça rapporte
combien ? Chiffre d'affaire à la
production : 2 milliards de francs (ça
fait beaucoup d'Euros... !).
Comment
ça marche ? ... Explications : 1951,
date marquante pour la viticulture française.
Dans une note des Contributions Indirectes datée
du 13 novembre 1951, les autorités
administratives réglementent pour la première
fois en France, la possibilité de
commercialiser certains vins d'Appellation
Origine Contrôlée avant la date de déblocage
général des vins au 15 décembre. Premier visé :
le Beaujolais.
Dès lors, la productions de
Beaujolais augmente et le déblocage prévu pour
le troisième jeudi de novembre se fait de plus
en plus attendre par les consommateurs.
D'autre part, producteurs et organisateurs décident
de réglementer très précisément la dégustation
de ce vin. Très vite cette phrase en guise de
slogan publicitaire:« Le même jour, à
la même heure, dans le monde entier, les
Beaujolais Nouveaux » (c'est sans
compter les décalages horaires !!).
Aujourd'hui
exporté dans plus de 150 pays, l'enjeu
consiste désormais et pour les années à venir
à se concentrer sur l'amélioration de la
qualité d'un vin plus célèbre pour son
aspect festif que pour la couleur de sa robe.
Pour ce, contrôles et
sévérité accrue seront inscrits au sein
d'un réel « plan de travail
qualitatif »... à voir !
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