Soirée
privée : un costume sinon rien...
photos
Jean-Luc Mège
De
notre correspondante Edith Ferry
La
Chandeleur paraît bien fade sans adjonction de
rhum dans la pâte à crêpes, il en est de même
pour les fêtes sans costumes aux heures
carnavalesques que Venise sait si bien faire
carillonner. A Lyon les initiatives privées ne
sont pas légion dans ce domaine, c'est
pourquoi celle d'une noble famille d'Ainay
nous donne l'eau à la bouche.
En
ouvrant le dernier Figaro Rhône-Alpes,
l'image de la fête est bien là, non
figée et bien vivante. Telle une
surprise aux pays des gônes et une originalité
à cerner. Le lieu du bal reste secret mais nous
avons pu interroger sous sa perruque un homme à
sa fenêtre qui a bien voulu se confier à notre
site festif !
« Les
fêtes dans ma famille se font depuis toujours,
le première concurrente
étant ma mère, qui dans l'Ain,
organise encore trois bals par an, ce sont des
bals classiques, non costumés, avec orchestre.
C'est une tradition qui remonte assez loin
chez nous. Dans un passé plus récent, vers les
années 60 une vraie vie mondaine se profilait
et même une
saison des bals. Des Rois à Pâques, la
période était calme puis pendant la belle
saison, c'est-à-dire à la fin du printemps
et en été, des rencontres inter-châteaux
mettaient de l'animation
dans chaque
propriété de campagne. Le bal d'alors
était lié à une vie sociale, aujourd'hui
les nouveaux bourgeois
vont au golf où se distraient d'une
autre façon. On assiste à des
glissements commerciaux de la fête avec
notamment halloween,
où l'on se déguise.... un verbe non approprié à ce que nous privilégions : le costume
d'époque. Nous défendons depuis 15 ans
maintenant le fait se costumer. Nos
invitations sont claires, pas de place
pour ceux qui dérogent à la règle. »
Dont
acte, les invités du couple AZ sont avertis,
ils seront le 3 mars prochain en habit d'hier
avec des fraises autour du cou et des culottes
ajustées pour
la Folie des Grandeurs . Ce thème
2001 se jouera à guichet fermé pour franchir
les marches
d'une
résidence transformée en salle de bal.
Ce soir là,
les masques longeront la Saône jusqu'à
une cour d'honneur.
Un aboyeur présentera
les invités sous un nom d'emprunt pour
ne pas froisser les susceptibilités. Car on
attend de vraies princesses et de faux rois. Bodéga,
comédie, dîner-spectacle ne rendront qu'au
petit matin des Espagnols d'une autre époque
fébriles à l'idée de leur prochain bal
costumé !
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