Charité
et business font bon ménage à Gerland
La
grande vente du foyer Notre Dame des Sans
Abris (NDSA) qui a fermé ses portes
dimanche 26 novembre a été, de l'avis des organisateurs
un nouveau succès. Le cap des 1,5 MF de recettes
a certainement été franchi.
Organisée sur deux
jours, cette vente qui est devenue au fil des
ans une véritable institution, permet de financer
l'accueil des plus démunis au cours de l'hiver.
Dès les premières heures de la matinée, une
foule chic et chaudement emmitouflée battait
le pavé devant les portes du Palais des Sports,
mis gracieusement à la disposition des organisateurs
par la municipalité.
Dans
la file d'attente de cette vente de charité
d'un nouveau genre, les beaux quartiers étaient
largement majoritaires... Sans tomber dans la
médisance, force est de constater que l'idée
de faire des affaires est certainement la motivation
première de ces nouvelles dames de charité endimanchées...
La vente se déroulant sur deux jours consécutifs,
rien ne les oblige à se lever aux aurores et
à faire la queue dans l'humidité hivernale...
J'ai très vite la confirmation de ce curieux
pressentiment : dès l'ouverture des portes,
c'est la ruée !
On
joue des coudes pour parvenir au plus vite sur
le stand de ses désirs : brocante et bibelots
anciens pour ces messieurs, prêt à porter et
accessoires pour le sexe faible. C'est de ce
côté-là que le chroniqueur que je suis s amuse
le plus... On se croirait dans un poulailler -
ou plutôt dans une immense volière, c'est plus
chic. Ces dames - qui portent souvent des noms
illustres - s'affairent dans les rayons cuirs
et fourrures. Il n'est pas rare qu'elles se
retrouvent en concurrence sur un produit (de
marque bien entendu), ce qui occasionne de sérieux
crêpages de chignons ! Il faut faire vite !
Pas le temps de remettre les vêtements essayés
sur cintre, on laisse tout en vrac et on pousse
jusqu'au stand suivant ! On se croirait
chez Babou !
Point
de discours et d'attitudes policés non plus
sur le pôle antiquités-brocante ! La vigilance
des bénévoles est mise à rude épreuve... En effet,
outre la vente des antiquités, ils doivent aussi
mon-ter la garde pour éviter que les objets vendus
ne changent subrepticement de main « à
l'insu du plein gré de leurs nouveaux propriétaires »...
C'est dire !
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