Une coupe en or !
Photos
David Vincent
De
notre envoyée spéciale Virginie Pio
Samedi
5 mai 2001, stade de France. Votre mission si
vous l'acceptez remporter la coupe de la ligue
face à Monaco. Vos armes : votre équipe
et votre public. Compte-rendu de mission signé
Virginie.
Après
avoir été sorti de la Ligue des Champions et
de la Coupe de France par Strasbourg le 1er
avril (ce fût un poisson dur à avaler pour les
Lyonnais !) les joueurs ont su se
remobiliser et aller jusqu'au bout des
choses... ou plutôt jusqu' au stade de France !
Toutes les personnes présentes samedi soir
souhaitaient exorciser de leur mémoire le
souvenir de la dernière finale de Coupe de la
Ligue face à Metz en 1996. L'OL avait alors
perdu aux tirs aux buts au Parc des Princes (à
l époque le stade de France
n'existait pas encore !) sur une erreur
d'arbitrage !
Cette fois-ci l'Olympique
lyonnais n'a pas rejoué l'histoire mais
elle l'a créée ! Depuis 28 ans l'OL
ne s'était pas illustrée en coupe. A l'époque,
ils étaient aussi deux (Lacombe et Di
Nallo) à avoir permis à l'OL de connaître
ce moment de gloire... Pour arriver en finale
l'OL a du franchir des obstacles appelés
Sedan, Lens ... et Nantes (1er
du championnat) en demi-finale !
L'Olympique
lyonnais disposait de 35 000 places réservées,
alors qu'il en aurait fallu le double pour
satisfaire la demande ! (le public monégasque
n'étant pas le genre à se déplacer en
nombre !) Plusieurs moyens de locomotions
avaient été mis à la disposition des lyonnais :
car, train corail ou encore TGV. Et enfin le
moment tant attendu arrive : l'ouverture
des portes !
Les abords du stade sont froids et
gris (le périph' parisien passant à quelques
centaines de mètres !) mais une fois
qu'on rentre dans ce « vaisseau
spatial à plusieurs niveaux » on se
sent tout petit. En lever de rideau, un match
opposant les - 17 ans de l'OL à ceux de
Monaco tombe à pic pour chauffer le public !
Il a bien rempli son rôle puisque l'OL
s'imposant 2-1, les supporters lyonnais ont
ovationné les jeunes de la formation
olympienne. Est-ce un bon présage ? Tout
le monde veut le croire !
20h40 :
le speaker présente l'équipe lyonnaise sous
les vivas des supporters qui entonnent « Ly-o-nnais !
Ly-o-nnais ! ». Sans qu'on
s'en soit aperçu, le stade s'est peu à peu
rempli comme par magie ! Le match commence et
chacun évacue son stress en chantant. L'
immense structure de béton et de métal résonne
des chants lyonnais après l'ouverture du
score signée Caçapa. Pour un soir le
stade de France s'est transformé en stade de
Gerland ! L'OL est ensuite contraint
de jouer les prolongations après l'égalisation
monégasque. La tension est telle que les
supporters tapent des pieds et frappent dans les
panneaux publicitaires ornant les tribunes. Plus
on se rapproche des tirs aux buts, plus le stade
se met à gronder !
Soudain,
Müller bondissant comme un tigre... ou
plutôt un « Lyon » délivre l'OL
et ses supporters. Comme une vague qui s'écrase
sur les rochers ou plutôt sur « le rocher »
le public lyonnais se lève, se saute dans les
bras et... pleure ! Personne ne regarde
plus la fin du match préférant se féliciter
d'être lyonnais. A peine retenti le coup de
sifflet final que les supporters se libèrent en
chantant « On est les champions, on est
les champions ! ».
A la différence
des autres matchs, personne ne veut rentrer chez
soi, préférant prolonger la fête jusqu'au
bout de la nuit ! Remise de la coupe, tour
d'honneur des joueurs, feu d'arti-fice...
tout s'enchaîne à la vitesse de la lumière !
Mais c'est peut être parce que l'OL fait
partie ce soir-là des étoiles ! Aucun débordement
n'a eu lieu et tout s'est fini dans les cris
et les pleurs ... mais cette fois de plaisir !
A l'issue du match, de nombreux supporters ont
envahi les Champs Elysées avant de rejoindre la
gare de Lyon. En aucun cas ils n'auraient raté
l'accueil triomphal réservé au joueurs le
lendemain.
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