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3 juin 2002

 

Le Ninkasi ne devrait pas connaître le Kao

 

 

 

 

 

 

 

 











De notre correspondant Mehdi

 

Presque tout le monde connaît le Ninkasi Ale House, bar qui avait fait le pari très osé et néanmoins réussi en 97 de s'installer à Gerland. En 2000 les « brasseurs de bière » managés par Christophe Fargier, se lancent dans l'aventure du Kao : cette scène lyonnaise qui se donnait alors pour vocation d'être le lieu de diffusion des musiques actuelles en dehors des subventions classiques, voulut garder son indépendance vis à vis des pouvoirs publics. Les metteurs en scène du 7ème apprendront à leur dépens que la veine culturelle ne paye pas... surtout à Lyon !

 

Le projet culturel du Ninkasi s'inscrit au travers d'une constatation simple : les jeunes talents ayant fait leur début dans les salles lyonnaises quittent la région qui ne leur permet pas d'évoluer. Cette carence dans l'accompagnement des artistes fut le point de départ du Kao. Christophe Fargier (ci-contre) veut dé-fendre un lieu qui met en avant les artistes en émergence, épaulé par l'association Kao dévelop-pement et par une équipe pro - mais parfois critiquée - de « cultureux ».

 

En outre cette démarche s'accole à la création d'un label de prod : SMAC. Production, co-production, diffusion, accompagnement associatif mais aussi fabrique de bière, bar, restau... le Ninkasi s'éparpille dans divers domaines ce qui lui vaut de virulentes critiques, mais qu'en est-il de la structure du groupe ?

 

L'organigramme est moins roots que le bar. Autour du Ninkasi Entreprise s'articule le Ninkasi Ale House (bar), le Ninkasi Fabriques (fabrique de bière), Kao Développement qui gère les projet culturel, Hublot Production qui pro-gramme la scène du bar et l'exploitation du Kao, et bien évidemment le Kao en lui même. 

 

Le Ninkasi a une organisation digne d'un vrai groupe financier : qu'importe le flacon pour Christophe et son équipe, seules les idées comptent, la motivation et le travail. Les protagonistes de cette aventure semblent unis pour le meilleur et pour le pire. La cultu-capitaliste team s'en sortira coûte que coûte autour de Thierry Pillat, le directeur artistique, Geneviève de Foucauld, administratrice, et de David Comte chargé de com et des RP (ci-dessous). Ces derniers ont changé leur fusils d'épaule : le manque de rentabilité du Kao les a poussés à chercher leur dû auprès des pouvoirs publics (tout arrive).

 

L'équipe Fargier ne lâchera donc pas le morceau : le projet culturel et la ténacité du Ninkasi leur ont apporté des subventions a auteur de 46 000 Euros de la ville, en outre la région devrait vraisembla-blement apporter 22 868 Euros et la DRAC, entre 50 et 70 000 Euros soit près de 122 000 Euros contre 150 000 nécessaires à la pérennité du projet : c'est donc des 28 000 Euros manquant que l'assise du Kao dépendra. En effet les pertes financières ne pouvant être amorties par la recette du bar, et le choix étant de proposer un nombre de concerts assez important pour maintenir la dynamique du lieu, l'année 2002 semble être alors décisive.

 

En terme qualitatif, les services proposés par la salle, le matériel, les techniciens ne changeront pas. Le Kao veut garder en outre sa politique tarifaire. Enfin les officiels du lieu revendique qu'elle « continuera son travail d'ouverture en direction des associations en modifiant la formule de location du Kao et de formation en continuant malgré tout à programmer résidences et répétitions montées ».

 

Quelle que soit la critique opposable aux choix d'indépendance du Ninkasi, il ne reste que peu de lieu propose une telle hargne de conviction dans la cité « carrefour de l'Europe » qui fait finalement grise mine au regard de son histoire.
 


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A suivre, Lorsque des voisins de palier écrivent leur journal...

 

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