New
York under attack !
De
notre correspondante Cécile Michaud
Nous
avons vécu les évènements devant notre poste
de télé. Cécile les a vécus en live. Voici
son témoignage bouleversant quelques heures après
la catastrophe.
Mardi
11 septembre
9
heures du matin
Un
beau ciel bleu sur Manhattan. Le métro
fonctionne normalement, les gens se bousculent
et ne sourient pas... A la sortie du métro,
d'un seul coup, une voiture noire déboule à
toute allure au niveau de la 86è rue... rien
d'extrêmement anormal pour NY... J'aperçois au
loin une épaisse fumée blanche... Rien
d'anormal pour Manhattan, il arrive parfois de
voir un immeuble prendre feu... mais pas la
moindre inquiétude, car l'incendie sera
rapidement maîtrisé...
A
mon arrivée au travail, j'entends des amies
crier hystériquement... Elles m'apprennent
qu'une des tours jumelles est en feu, un avion a
foncé dedans... Les images de la chaîne Fox
news sont effrayantes. Pour en savoir plus,
j'essaie de me connecter sur des sites d'information... CNN.com, TF1.fr,
NYTimes.com, aucun ne répond, ils
doivent être débordés... J'entends à nouveau
des hurlements... un deuxième avion vient de percuter la Tour Sud... le sommet est en feu...
Panique, incompréhension, peur, anxiété, tous
nos sens sont en alerte... Pourquoi ces actes
terroristes, qui est derrière ce cauchemar, qui
ose s'attaquer de cette manière si cruelle
à des innocents ? J'essaie d'appeler des
amis... le téléphone ne marche plus...
Les "Oh my God" remplissent la
pièce, je suis devant l'écran, les mains collées
à la bouche... je n'arrive pas à
croire mes yeux, j'ai la chair de poule, mon cur
bat à toute allure. Quelques dizaines de
minutes plus tard, j'apprends qu'un troisième
avion vient de s'écraser sur le Pentagone, à
Washington... Qui ose toucher à ce building supra contrôlé, the Holly building, siège
de l'intelligence et de l'armée américaine
? D'où provient cette déclaration de guerre ?
En
moins d'une heure, le monde tourne à l'envers,
tout n'est que chaos, panique, incompréhension...
on entend le son des sirènes, strident, elles
ne s'arrêteront pas de la journée... Les tours
brûlent, les hélicoptères des télévisions
locales les survolent... les
commentateurs TV sont stupéfaits, en
attente de la moindre explication de ces
horribles actes.
Le gouvernement a ordonné que tous les avions,
dans le ciel américain, atterrissent immédiatement...
aucun avion n'a plus le droit de décoller... le
ciel ne reste ouvert que pour les jets de l'armée
américaine... eux aussi rythmeront cette journée...
sécurité maximum, NYC est en état d'alerte.
Les métros, les tunnels, les ponts sont fermés...
La Maison Blanche, les buildings gouvernementaux
sont évacués.
Un peu plus d'une heure après que les tours
aient été touchées, on assiste en direct à l'écroulement de la tour sud...
un nuage de fumée envahit Downtown... stupéfaction,
on reste abasourdi de voir une des plus grandes
dames s'écrouler... comment imaginer cela..? Je n'arrive toujours pas à y croire. On
ne peut pas comprendre, on ne peut pas expliquer
ce qui vient de se passer. J'essaie de me
reconnecter sur le net... l'information
m'arrive, cet acte terroriste n'est toujours pas
revendiqué, les thèses évoquent les pays du Moyen Orient, Palestiniens,
Talibans, Ossama Ben Laden,
là où l'on peut voir des gens qui se réjouissent
de cet ignoble acte terroriste... mais jusqu'a
présent tout reste flou.
10.20 du matin
Sous
nos yeux, comme un jeu de cartes, la 2eme tour
s'écroule... cela fait mal... un champignon de fumée se forme. Tous ces gens,
ces innocents... A l'heure de pointe, le World
Trade Center peut accueillir 50.000
personnes. Qui peut oser avancer un chiffre, même
approximatif, sur le nombre de victimes...
des milliers... mais combien ? On ne sait
pas, on espère qu'un maximum de gens aura pu se
faufiler vers la sortie avant l'écroulement des
deux grandes dames de l'Amérique...
Les reportages, exceptionnellement, ne sont pas
entrecoupés par la publicité, les images défilent
sans cesse, le maire Giuliani, donne de nouvelles informations et les images des tours jumelles
la nuit sont effrayantes. Une vraie zone de
guerre, voitures brûlées, au moins 1 mètre de
cendre.
A 17 heures, mon ami vient me chercher a moto,
une partie du FDR (autoroute) est fermée. Les
policiers sont partout, je vois un 4x4 tout
poussiéreux, une vitre brisée, le conducteur
est hypnotisé, il fume sans rien dire un
cigare. Les rues sont vides, les gens marchent sur les avenues. Dans mon
quartier, en dessous de la 14eme rue, tous les
commerces sont fermés. Hier soir, impossible de
trouver un petit boui-boui pour manger sur le
pouce. Les rues sont calmes et silencieuses, un
peu comme une ville fantôme.
Mercredi 12 Septembre
Une journée des plus difficiles. Le quartier de
Wall Street est toujours dans la fumée,
quelques personnes ont été trouvées en vie
cette nuit, grâce à leur téléphones
portables, mais l'espoir de retrouver des
survivants s'amincit. Les rues sont désertes,
Broadway n'a jamais été aussi désert. Pas de
trafic, aucun taxi n'est disponible, les
marchands de journaux vendent le NY Post,
Newsday mais le New York Times étant
déjà épuisé.
Le
métro fonctionne "normalement",
quelques passagers se regardent furtivement.
L'ambiance est tellement insupportable que je décide
a mi-chemin de prendre le bus. J'en laisse passer un car un passenger
avait une valise. je reste méfiante et monte
dans le suivant et par le plus grand des hasards
je croise une amie avocate. Elle est aussi sous
le choc et elle n'a pas pu se résoudre à
prendre le métro.
Depuis hier, j'ai des nouvelles de tous mes
amis. J'ai entendu des histoires terrifiantes,
dont une qui concernait une amie très
proche. Elle avait un meeting ce mardi matin à
9 heures et elle aurait du se trouver au 99è étage
de la tour Nord au moment ou l'avion est venu s'écraser.
Par la plus grande des chances, elle a été en
retard.
J'entends encore les sirènes des pompiers, de
la police, du FBI... Cela me donne la chair de
poule. Cela va être encore une longue journée
et les images de ce désastre ne sont pas près d'être
oubliées.
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