Lyon a remporté son premier doublé en gagnant la Coupe de France, une semaine après son septième titre de rang de champion, en battant 1 à 0 après prolongation un Paris SG méconnaissable, c'est-à-dire solide, inspiré et même dominateur, samedi au Stade de France.
Le président Jean-Michel Aulas tient enfin le doublé dont tout le club rêvait, et il le doit à l'emblème de l'OL, Sidney Govou, formé au club, buteur en fin de première mi-temps de prolongation au terme d'une action de classe: centre de Karim Benzema, remise de la poitrine de Kader Keita et volée de Govou (103). Mais le PSG était si vaillant samedi que Lyon a eu besoin de sortir un si joli coup de sa botte pour abattre l'équipe de Paul Le Guen. Finalement, c'était Paris libéré et non Paris relâché. Le maintien assuré pendant que Lyon assurait son titre avait rendu les Parisiens légers, légers… Après 48 matches (L1 et Coupes) angoissés, le 49e et dernier, le seul joué sans peur, a été de loin le meilleur des rouges et bleus, battus contre le cours du jeu. On pouvait craindre qu'ils n'abandonnent inconsciemment ce match, leur place en L1 étant sauvée et la qualification pour une coupe d'Europe (celle de l'UEFA) pour l'année prochaine déjà garantie par leur victoire en Coupe de la Ligue.
Mais les Parisiens semblaient déchaînés. A voir ce Paris SG dur à l'impact, inspiré dans les dédoublements (Pauleta-Chantôme, Diané-Pauleta), sûr en défense, on avait peine à reconnaître l'équipe percluse de doutes qui vient de lutter pendant un an et demi pour le maintien. Paris a bousculé Lyon, se créant plusieurs occasions nettes. Une tête de Zoumana Camara a trouvé la barre (10), une autre de Mario Yepes a suivi le même chemin (64) et le but marqué d'une tête en arrière par Sylvain Armand était refusé pour un hors-jeu de Mario Yepes (45+1). En fin de prolongation, Amara Diané, très vif mais maladroit, comme souvent, a raté l'égalisation d'un ou deux centimètres (117). Lyon, lui, n'a produit que quelques séquences de bon football, en général initiées par des prises de balles ébouriffantes de Karim Benzema, mais n'a jamais semblé avoir la main sur le match comme savait le faire l'OL de Gérard Houllier (2005-2007). Jérémy Toulalan était un peu seul au milieu, où Juninho et Kim Källström l'ont peu soutenu à la récupération, de même que Jean-Alain Boumsong était un peu seul en défense. Mais Lyon, victime d'un hold-up ici-même 14 mois plus tôt (victoire chanceuse de Bordeaux en finale de la Coupe de la Ligue), a su marquer. Et son entraîneur, Alain Perrin, qui n'est pas du tout sûr de rester en poste malgré ce doublé, garde la Coupe de France remportée l'an dernier avec Sochaux, rejoignant ainsi Yvon Pouliquen, sacré avec Strasbourg (2001) puis Lorient (2002).
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