Éphémère joueur de l’OL, Serge Bex nourrit pourtant d’une fidélité sans faille pour le club lyonnais. À bientôt 26 ans de carrière derrière son bureau de commercial, l’ancien attaquant a accompagné la montée en puissance de son équipe.
Son timbre chantant, typique du Sud, ne s’est jamais estompé, et il y a fort à parier qu’il ne partira jamais, malgré les années. Voilà 26 ans que Serge Bex vante les mérites de l’Olympique Lyonnais, lui le commercial, qui au temps de sa carrière, avait pourtant juré de plus vouloir y mettre les pieds. La force du destin est de déjouer les pronostics. À ce jeu, il y a fort à parier que le sudiste n’aurait pas misé une pièce sur une telle reconversion, à l’époque où il poussait ses premiers ballons, sur les terrains ensoleillés de l’Olympique d’Avignon. Ni même à l’autre bout du pays, à Strasbourg, lorsque l’attaquant débutait face au PSG, un soir d’avril 1980.
D’autant qu’entre Rhône et Saône, Serge Bex n’a pas toujours ressenti ce même sentiment de plénitude, qui aujourd’hui, lui font dire à gorge déployée, qu’il ne « se voit pas ailleurs qu’à Lyon ». Un discours paradoxal, pour celui qui, à l’issue d’un passage éphémère sous le giron lyonnais (en 1984, ndlr), avait maudit cette ville qui s’était refusée à lui, au bout de deux minutes de jeu, lors d’un match amical sans grand intérêt. « Le club était hyper ambitieux, déjà à l’époque. L’objectif était la montée et moi pour le tout premier match de préparation, contre Gueugnon, pour l’inauguration du stade de Feyzin, je me pète le tendon. Six mois d’arrêt », raconte-t-il.
« Lyon, j’en avais gardé un mauvais souvenir, pour moi, cette ville était noire, elle n’était pas faite pour moi »
L’histoire sait être cruelle, parfois jusqu’au paroxysme. Serge Bex en a fait les frais à son retour sur scène. Invité à revêtir la tenue de titulaire, le buteur lyonnais sombre lors d’un humiliant derby, perdu 5 buts à 1. « Ça a calmé mes ardeurs, alors à la fin de mon contrat, je revenu à la case départ, à Avignon. On est monté en deuxième division avec Laurent Paganelli, puis j’ai arrêté en 1988, à 30 ans », se rappelle-t-il. Le temps du foot consumé, l’homme a basculé dans l’inconnu, les incertitudes sont plus nombreuses que devant le but. Jusqu’à cette proposition du président d’Avignon, lui vantant les mérites de la publicité et du sponsoring. Conquis, Serge Bex répond par l’affirmative et se prend au jeu.
« Il n’y avait presque pas de panneaux autour du stade, j’en ai mis partout », rigole-t-il. La suite prête à sourire, mais quand il évoque le dépôt de bilan du club, trois ans plus tard, le raccourci vers le commercial est vite trouvé. Fidèle à son tempérament, Serge Bex préfère succomber aux joies de cette galéjade, lui qui a su rebondir à Montpellier puis à Lyon, sur les conseils de son mentor Jean-Claude Darmon. « Il y a deux personnes qui ont marqué mon business, Jean-Claude Darmon et Jean-Michel Aulas. Désormais, j’ai une équipe, un club qui me porte, glisse-t-il en guise de conclusion. Ça fait partie du rêve que de travailler pour un club comme l’Olympique Lyonnais ». Et dire qu’à une certaine époque, une telle phrase aurait été impensable…
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