Par Bernard Gouttenoire
En cet après-midi du samedi 22 septembre 2018, la salle des ventes de Lyon-Presqu’ile était « noire de monde », pour l’ultime vacation de 181 œuvres de l’atelier du peintre lyonnais Jacques Truphémus (1922-2017).
L’expert Oliver Houg et Maitres Antoine Bérard et François Péron annonçaient plus de 1000 personnes présentes salle Nogaret. Un public de fidèles et d’amis du peintre qui voulait «à tout prix» remporter un lot de celui qui -indiscutablement- restera pour la postérité avec Jean Fusaro, André Cottavoz et Henri Lachieze-Rey, (dont le Musée des Beaux-Arts prépare un bel hommage l’an prochain) comme le disciple inconditionnel, à Lyon, de Pierre Bonnard 1867-1947, (l’autoportrait de Bonnard -collection Antoine Terrasse- daté 1889 (21x17cm) s’est vendu en 2015, chez Maître Osenat, à Fontainebleau, la somme colossale de 980 000euros).
Plus modestement, chez Truphémus, à Lyon, il y en avait pour tous les goûts et pour (presque) toutes les bourses. On pouvait remporter un très petit dessin (9x9cm) par exemple n°11 portrait de Pierre Christin (mine de plomb de 1979, pour la coquette somme de 1700 euros), une huile sur toile Aimée assise devant un fond bleu de 1999 n°124, (120 x 90cm) pour 2000 euros. Des huiles petits formats recherchées de Venise n°36 Gondoles 35x40cm, pour 4000 euros. Des scènes luxuriantes de verdure, de sa campagne au Vigan (n°167, 96 x 73cm) pour 8000 euros et n°168 les lauriers sur la terrasse (116×89 cm) tout de même frappé au marteau à 8200 euros (plus les frais).
La très belle nature morte n°136, 100 x 81cm, (photographiée ci-dessus, derrière Maître Francois Péron) était adjugée 8850 euros. On était loin des prix très réguliers (avoisinant les 30 000 euros) de la galerie Claude Bernard, à Paris, il s’agissait de pièces de fond d’atelier, tout était à vendre, permettant au seul neveu héritier de Jacques Truphémus, Monsieur Laurent, de régler les droits de succession de son oncle. Mais, le clou de la vente, restera dans la annales comme le tableau le plus cher vendu sous la signature de Jacques Truphémus, un record mondial pour l’artiste, N° 155 « intérieur de café, soir », 115 x 115cm, daté 2010, adjugé, tenez-vous bien, la jolie somme de 41 000 euros (51 332€ frais compris).
Des chiffres qui font dire à notre ami écrivain Jean Clair, dans un mail « Je trouve le résultat assez réconfortant pour la mémoire de notre ami Jacques ». N’en déplaise aux mauvais coucheurs, la côte du peintre lyonnais, n’a pas dit son dernier mot.
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