La tribune libre de Diane Bellont
Contrairement à l’élection métropolitaine, la bataille de Lyon intra-muros pour l’environnement ne se joue pas à coups de milliards d’euros. Il faut donc aux candidats rivaliser d’ingéniosité pour multiplier les propositions. Les Verts, eux, ont pour modèle Grenoble… Péril en la demeure !
Candidat de la droite et du centre, Etienne Blanc a été le premier à avoir déclaré son environemental’itude, avec la ferme intention de redonner des couleurs à la ville. Le candidat a lancé sa campagne, insistant sur des propositions pragmatiques et finançables et dénonçant le dogmatisme des Verts : « le risque serait d’arriver à une situation comme à Grenoble où tous les projets de développement sont bloqués. Vélos contre voiture, trottinettes contre piétons, écologiste contre qui ? Je considère qu’un projet municipal c’est faire des additions, pas des oppositions ».
Par exemple sur l’usage de la voiture en ville Etienne Blanc explique « qu’elle ne va pas disparaître par magie du jour au lendemain… Nous n’allons pas transformer Lyon en espace de rase campagne ! ». Il propose donc de multiplier les parkings aux entrées de la ville, de mieux les connecter à l’hypercentre, de faire de Lyon la première ville hydrogène, de permettre aux Lyonnais de verdir et fleurir leurs immeubles, pour accompagner sa plus grande canopée urbaine du monde. Etienne Blanc veut transformer durablement la ville, sans stopper son développement économique.
Collomb : du gris-vert
A l’Hôtel de Ville, Gérard Collomb réagit de façon épidermique aux sondages donnant les Verts au-delà des 20% d’intentions de vote. « Je ne veux pas d’une écologie punitive ! » Dans nos colonnes, le maire de Lyon défend son bilan, alors que l’ensemble de ses opposants dénoncent ses « 30 ans de tout minéral ». Il énumére ici les aménagements des berges, ici le réaménagement de La Confluence. Il évite d’évoquer les kilomètres de pistes cyclables réalisés à contre-sens, qui agacent foncièrement piétons et automobilistes croisant dans des rues étroites – Auguste Comte par exemple – des cyclistes en sens interdit.
Il annonce le démontage, au printemps, des bacs à fleurs de la rue Edouard Herriot, faisant fi des critiques qui le renvoient aux places des Jacobins, des Terreaux, au cours Lafayette, ou encore au futur quartier Part-Dieu démunis de verdure. Il relance l’idée de créer 7500 places en parc relais ; largement insuffisant pour absorber le flux des 240 000 véhicules qui entrent chaque jour dans la ville… tant que l’anneau des sciences n’est pas réalisé. Un anneau que David Kimelfeld s’est empressé de rendre pour ménager ses futurs alliés écolos, prolongement logique et démagogique de ses 70 km/h sur le périphérique.
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