Par Marco Polisson
Alors que les images des dégradations et des pillages commis dans le centre-ville de Lyon le soir de la finale tournent en boucle sur les réseaux sociaux, la municipalité macroniste doit faire face à ses responsabilités.
Faute d’avoir anticipé l’évènement, Georges Képénékian se trouve confronté à un premier gros couac (pour être soft) depuis son accession au fauteuil de maire de Lyon. Mission qu’il avait jusqu’alors accomplie avec un certain talent, une fois passées les premières semaines de flottement. Ses adversaires politiques qui l’accusent de ne gérer que les affaires courantes dans l’attente du retour de Gérard Collomb ont trouvé dans la triste affaire de dimanche soir une nouvelle illustration de son absence de volonté politique.
Car on a tous en mémoire ses tergiversations autour de la question de la retransmission de la finale de la coupe du monde : d’abord, je monte une fan zone ; le lendemain, j’annonce que ça se fera au Groupama Stadium ; et puis le surlendemain, je monte à la va-vite un écran géant place Bellecour… alors même que Jean-Yves Sècheresse, son adjoint à la sécurité y était opposé. Une impréparation qui a permis aux casseurs venus de toutes les banlieues lyonnaises d’évoluer en toute tranquillité dans le centre-ville et cours Gambetta, comme on peut le constater sur la vidéo du pillage de Lacoste, rue Édouard Herriot, vue par 690 000 internautes.
Dans une lettre ouverte adressée ce soir au maire de Lyon, le maire du 6ème Pascal Blache pose les questions qui taraudent tous les lyonnais (et plus spécialement les commerçants agressés) :
« Pourquoi avoir installé une fan zone en plein centre-ville, contre l’avis de la plupart des élus locaux, alors que le Groupama Stadium, plus sécurisé pour ce genre de manifestation, se proposait d’accueillir les fans ?
Pourquoi n’avoir prévu « que » 300 personnels des forces de l’ordre, pour encadrer des milliers de fans et quelques dizaines de voyous ?
Pourquoi de nombreux casseurs ont pu évoluer en toute tranquillité, dans l’hyper-centre et dans toute une partie de l’est de la ville durant plusieurs heures?
Comment compter vous accompagner ces victimes ? »
Des interrogations qui rejoignent celles du maire Denis Broliquier, présent aux côtés des forces de l’ordre dimanche soir. Pour ces élus, le sentiment de gâchis domine. Le préfet est également dans ses petits souliers face au bilan de cette soirée d’émeute : magasins pillés, mobilier urbain et véhicules incendiés, vitrines brisées (dont celle de Baccarat)… Seules 30 personnes ont été placées en garde à vue !
A Paris aussi, les casseurs se sont régalé (photo du Drugstore ci-dessus), ce qui fait de la France la championne du monde de la casse, assure le magazine on line Causeur.fr, démonstration à l’appui.
Régalez-vous les soirs de match ! » encourageait Intermarché, avenue de la grande armée…
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