Par Lucas Mollard
Le candidat centriste à la mairie de Lyon remet au goût du jour un projet qui traine dans les cartons lyonnais depuis des années… Mais la destruction de la verrue de Perrache, synonyme de trafic et de pollution, est-elle réalisable ?
« Tout le monde en a rêvé. Nous, on propose de le faire : détruire le Centre d’échanges de Perrache et enterrer une très grande partie du trafic automobile au cœur de Lyon ! », tels sont les mots prononcés par Denis Broliquier. Un projet dont l’annonce relance les Centristes à trois semaines des élections municipales.
Élaboré par l’architecte Hélène Duhoo, la mise en place de « ce dispositif alternatif à l’Anneau des Sciences réaliste et réalisable dans les 10 ans », monopolisera sans aucun doute le budget d’investissement de la ville et de la Métropole, entrainant ainsi une révision des priorités, comme une possible réforme sur la sécurité, proposée d’ailleurs par l’opposition.
La presqu’île enfin libérée ?
« Le Mur de Verdun » rasé, le maire du 2e arrondissement rendra ainsi près de huit hectares à l’espace public, qu’il compte réaménager « durablement ». La rue Victor Hugo bénéficiera d’une vraie perspective jusqu’à la gare. Quant à la place Carnot, elle gagnera un quart de surface supplémentaire, une fois l’escalier détruit.
La démolition de la verrue conçue par l’architecte René Gagès (disparu en 2008) est une arlésienne de la vie politique lyonnaise.
Gérard Collomb y a renoncé en 2008. Elle aurait un impact fort sur la vie du quartier. Le cours de Verdun sortirait enfin du purgatoire où Louis Pradel l’a placé dans 1972. L’espace supplémentaire de 40 000 m2 sera destiné « à l’habitation, à l’activité et au stationnement résident », ainsi qu’à la plantation de 150 arbres.
En plus de redessiner le quartier de Perrache, Denis Broliquier compte détourner la voie Sud du périphérique vers la rive gauche du Rhône, en aménageant un tunnel souterrain 2×2 voies entre le périphérique de Gerland et l’A450.
La bande de flux existante primera les modes de déplacements doux, avec l’aménagement d’une ViaRhôna sur près de 6 kilomètres : « On améliore ainsi la qualité de l’environnement : moins de circulation donc moins de pollution et de bruit. », assure le prétendant à la mairie.
Ce réaménagement inédit permettrait de reconquérir près de 44 hectares d’espace public en régulant le trafic routier, véritable fléau du sud de la ville. Il faudra tout de même compter entre 700 et 900 millions d’euros pour ce projet pharaonique… La « Métamorphose » est à ce prix !
0 commentaires