Texte : Philippe Lecoq – Le maire de Caluire (LR) a renoncé à briguer un nouveau mandat de député de la 5^e circonscription dans laquelle il a été élu à trois reprises (2002-2017). Philippe Cochet avait pourtant toutes ses chances dans ce bastion de la droite et du centre où il est omniprésent depuis des années et apprécié de ses électeurs.

Dans son grand bureau de « sa » mairie de Caluire, Philippe Cochet semble serein malgré une décision somme toute pas si simple à expliquer pour un homme qui a marqué et marque encore son territoire comme maire – c’est son troisième mandat – et président du principal groupe d’opposition à la Métropole. Serein, un peu amusé peut-être de créer la surprise, mais « en même temps » vraiment inquiet du contexte politique actuel.

Le meeting commun des deux hommes a fait salle comble à Caluire

Lui aussi d’ailleurs est en colère. Contre Emmanuel Macron, son « cynisme », son manque « d’empathie », de « respect », sa façon de « jouer avec les gens », de « dire tout et son contraire », campagne à droite pour le premier tour, et à gauche pour le second. « C’est une victoire froide, sèche, dure, par défaut. Il n’y a pas eu de vote d’adhésion, c’est un vote de rejet, avec le côté cynique d’une opération qui consiste à tenter de créer un parti unique pour ne laisser aux électeurs que des extrêmes comme porte de sortie ».

Et d’exprimer encore sa colère contre le non-cumul des mandats, une « connerie » ose-t-il, « pendant ce mandat on a eu affaire à des gens totalement hors sol, qui ne voient pas les gens tous les jours, qui ne sentent pas les choses, une Assemblée nationale robot où les élus savent juste lever la main ». Une pique au passage à Blandine Brocard, qui l’a battu en 2017, non pas absente mais « fainéante », dont personne sur la circonscription ne connaîtrait le nom… et objet de nombreuses blagues à ce sujet.

Philippe Cochet a choisi Bastien Joint, professeur de Droit à Lyon III

Conseiller municipal à Caluire délégué à la ferme urbaine, il milite et s’investit depuis dix ans à Caluire et dans son parti. Son suppléant est Gilbert Suchet, maire de Montanay. « Bastien a été étonné bien sûr quand je lui ai proposé, mais je lui ai dit très clairement : tu peux gagner cette circonscription, c’est la plus belle de France, parce qu’il y a une telle variété, il y a une telle qualité, il y a une telle beauté de ce site, que quand on a l’honneur d’être choisi par les habitants à minima c’est de s’en occuper matin midi et soir. »

Bastien Joint à Saint Didier au Mont d’Or où il peut compter sur le soutien de Catherine Laforêt, conseillère régionale, Marie-Hélène Mathieu, maire du village et Sidney Govou, ancien attaquant vedette de l’OL

Alors, Bastien ? Incroyable, sa capacité à égrener avec précision les dossiers qu’il aimerait traiter s’il était élu, au premier rang desquels la révision totale de la loi MAPTAM qui régit la gouvernance de la Métropole, « pas assez démocratique ». Le débit est soutenu, les idées fusent, s’additionnent, tourbillonnent. Ce garçon, si jeune, c’est une véritable machine ? Philippe Cochet tempère. « Il peut être à 8000 pieds pour avoir une vision, mais aussi au ras des pâquerettes, avec de l’empathie, il a cette double capacité nécessaire au mandat de député ».

Un mot de Bastien, dont le noviciat est déjà loin derrière, témoin sa faculté à lister l’ensemble de ses soutiens, Laurent Wauquiez et Christophe Guilloteau pour ne citer qu’eux deux. « Je suis hyper-fier du soutien de Philippe Cochet, nous avons parcouru tout ce territoire ensemble pendant des années, j’ai appris à ses côtés cette démarche de proximité qui m’est vraiment chère. On voit aujourd’hui qu’un certain nombre de personnes de LREM ne se situent pas dans ce dans cette démarche-là. Moi je pense que quand on est élu, il faut être là, à disposition, en tout cas pouvoir être en capacité de rendre des comptes, d’échanger au quotidien pour bien mesurer les attentes… »

Une profession de foi pour amorcer une bataille qui s’annonce très indécise.

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